L’histoire de la jeune fille au cinéma est infinie tant son corpus ne cesse d’être alimenté par de nouvelles variations. Sous les figues est un film choral, mixte, qui voit, le temps d’une journée d’été, de jeunes et moins jeunes travailleurs et travailleuses tunisien·nnes agricoles badiner avec l’amour et tout le reste.
Mais c’est aussi un film qui renouvelle cette figure. En plaçant au centre de l’affiche l’une de ses jeunes comédiennes non professionnelles, Fide Fdhili, véritable ouvrière dans des champs fruitiers, en confessant dans le dossier de presse que la rencontre avec cette dernière fut la raison d’être de Sous les figues, c’est comme si Erige Sehiri confiait et partageait un peu de son « pouvoir » de cinéaste à son actrice.
C’est bien ce pacte de confiance, ce legs en partie hors-champ, cette horizontalité proclamée, qui donne toute sa puissance d’incarnation à ce film qui a l’intelligence de la légèreté et du grave. L’écrin naturel et ensoleillé dans lequel évoluent ces personnages qui se racontent et se questionnent est comme un refuge capable de contenir les confidences de cette jeunesse tunisienne. Et c’est parce qu’ils et elles sont protégé·e·s par l’ombre des figuiers qu’on les sait aussi menacé·es, et que le simple fait de dire apparaît comme une belle révolte.
: Sous les figues (Jour2fête, 1h32), sortie le 7 décembre