En 2008, dix jeunes gens sont arrêtés par la police antiterroriste, suspectés d’avoir saboté des lignes de TGV. En incriminant ce groupuscule dit d’ultragauche, la ministre de l’Intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, entend condamner un certain mode de vie autonome. Aucune preuve ne sera trouvée. Accidentellement témoin privilégiée car belle-sœur de l’une des accusées, Manon, Audrey Ginestet s’empare de sa caméra à l’approche du procès, qui a lieu dix ans après les faits.
Alternant des séquences de répétition de la défense de Manon et sa gracieuse filature, Relaxe conjugue admirablement l’intime et le collectif. En bonne équilibriste, la cinéaste (qui est par ailleurs bassiste au sein du groupe Aquaserge) parvient à suivre son héroïne sans être intrusive ni verser dans le film à thèse. Relaxe est avant tout un acte de cinéma et un manifeste pour les personnes qui, selon les mots de la réalisatrice, « construisent une existence en dehors des impératifs dominants, cherchent des pratiques quotidiennes qui ouvrent sur d’autres possibles ».
Relaxe d’Audrey Ginestet, Norte (1 h 32), sortie le 5 avril
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