« Minari » : retour aux sources

Réflexion sur le déracinement et le désir d’appartenance, « Minari » travaille patiemment ses personnages pour mieux défricher des réponses.


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Doublement primé à Sundance en 2020, le film suit une famille d’origine sud-coréenne qui, à l’aube des années 1980, s’installe sur un vaste terrain d’Arkansas pour y établir une ferme. Se pose bientôt la question du lien social distendu et des dangers climatiques pour ce quatuor habitué à la vie californienne.

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Grandement inspiré de l’enfance du réalisateur coréano-américain Lee Isaac Chung, Minari se déploie autour d’une arrivée en terre inconnue et de la confrontation à l’altérité – ici tant en termes de rapport à la population locale, peu mixte, qu’à la nature, rarement clémente. Le caractère inhospitalier des lieux traduit sans mal – et avec une photographie qui joue sur la petitesse de l’homme au sein de grands espaces menaçants – la difficulté à se faire sa place et à dompter la terre.

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Si le temps s’y égrène avec la lenteur de l’incertitude, l’irruption de la grand-mère maternelle (l’inénarrable Yoon Yeo-jeong, lauréate de l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour ce film) chahute ce cocon familial entre deux eaux. Diablement irrévérencieuse, cette « mauvaise herbe » donne toutes ses nuances à l’identité qu’essaye de se façonner les personnages avec un franc, et littéral, rappel à la source. Une thématique chère à Lee Isaac Chung (révélé en 2007 avec Munyurangabo, où deux adolescents rwandais vivent l’après-génocide) qui se creuse décidément un sillon fertile.

: Minari de Lee Isaac Chung (ARP Sélection, 1h56)