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« Le Fil » de Daniel Auteuil : un double jeu captivant

  • Damien Leblanc
  • 2024-09-06

[CRITIQUE] Daniel Auteuil livre sa propre version du film de procès à travers l’histoire d’un avocat qui défend un client accusé de féminicide. Et brosse, derrière le suspense judiciaire, un saisissant portrait de la fine frontière entre narcissisme et aveuglement.

Alors que le film de procès est en vogue dans le cinéma français (en témoignent les succès l’an dernier d’Anatomie d’une chute et du Procès Goldman), la contribution de Daniel Auteuil au genre sait se faire singulière.

Dans ce thriller psychologique tiré au cordeau, un avocat, qui avait renoncé aux affaires criminelles après avoir tragiquement fait innocenter un meurtrier, revient soudain sur sa décision en défendant un père de famille (Grégory Gadebois) accusé du meurtre de sa femme.

Au-delà du scénario judiciaire à suspense, Daniel Auteuil (ici coscénariste, réalisateur et acteur) semble voir dans cette figure d’avocat un miroir de la solitude du métier d’acteur. S’il se fonde sur un ouvrage écrit par feu l’avocat français Jean-Yves Moyart, aussi connu sous son pseudo de blogueur Maître Mô, le cinéaste s’approprie ce récit par sa façon d’incarner un personnage assailli de doutes qui se rêve pourtant en sauveur et se laisse guider par son ego.

Et la réflexion sur la fragilité de la justice de s’accompagner d’une atmosphère angoissante, dans laquelle les décors de la Camargue hivernale deviennent le théâtre de l’aveuglement humain.

Le Fil de Daniel Auteuil, Zinc. (1 h 55), sortie le 11 septembre

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