Tout commence par l’incendie du Colectiv Club en 2015, une boîte de nuit à Bucarest. Comme un mauvais sort jeté sur une jeunesse qui ne se déplace plus dans les urnes, les flammes ravagent la salle de spectacle, après que le chanteur de metal présent sur scène a dénoncé la déliquescence des instances dirigeantes. Le drame fait soixante-quatre victimes, dont plus de la moitié décède dans les hôpitaux du pays des suites d’infections nosocomiales.
Une gazette sportive, emmenée par le journaliste Cătălin Tolontan, révèle le scandale sanitaire puis met à jour l’infiltration corrosive de la corruption dans tous les rouages étatiques. Le film, structuré en deux parties, dénonce la perversion des gouvernements successifs qui empoisonne la population et infecte la démocratie de toute part.
En accompagnant d’abord l’enquête journalistique, puis en côtoyant longuement le nouveau ministre de la Santé, obligé de prendre des mesures sanitaires dans l’urgence, le cinéaste cherche la diversité des points de vue. Des séquences épisodiques et chargées d’émotion sur une survivante, désormais modèle photo, exposent plus distinctement les stigmates de l’amnésie nationale et les maux d’une collectivité défaillante.
: L’Affaire collective d’Alexander Nanau, Dulac (1 h 49), sortie le 15 septembre