« La Ligne » : un poignant drame écorché

La Franco-Suisse Ursula Meier poursuit son exploration des frontières dans cette belle et puissante confrontation entre une adulte borderline et sa mère défaillante. Pour apaiser ces tensions, restent la musique et une petite sœur remplie d’amour.


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Le cinéma d’Ursula Meier est affaire de frontières. L’autoroute coupant une famille du reste du monde dans Home (2008), la télécabine reliant une vallée pauvre à une riche station de ski dans L’enfant d’en haut (2012)… Avec La Ligne, la cinéaste opère un retour à l’horizontale.

Incarnée par Stéphanie Blanchoud, Margaret, 35 ans, a l’interdiction de s’approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale, après s’en être violemment pris à sa mère. Une pianiste campée par Valeria Bruni Tedeschi, qui a privilégié sa carrière au détriment de ses trois filles. Cette défaillance se traduit chez Margaret par une sensibilité exacerbée, terreau de crises où son corps lâche en coups de poing ce qui déborde de son âme blessée…

D’abord impalpable, cette frontière prend forme par la ligne de démarcation peinte par Marion, la plus jeune des sœurs (impressionnante Elli Spagnolo). Une façon de protéger Margaret d’elle-même, en espérant que les liens se renouent une fois la décision judiciaire levée.

Lorsque ces frontières horizontales et affectives paraissent infranchissables, ne reste à la jeune fille qu’à regarder en haut. Accompagnée par la guitare de Margaret, elle chante pour que Dieu leur vienne en aide.

: La Ligne d’Ursula Meier (Diaphana Distribution, 1h43), sortie le 11 janvier