Il en va de la fiction comme du pouvoir de guérison des magnétiseurs, il faut croire un minimum à ce que l’on nous raconte pour que le charme opère. Entre la musique expérimentale qu’il compose et sa grand-mère magnétiseuse, le quotidien de Jacky (interprété par le musicien Thomas Parigi) est pour le moins étrange, mais profondément ancré dans la terre de ce village perdu dans les montagnes.
Le réel et l’inexplicable cohabitent dans une atmosphère chaleureuse mais inquiétante, où la nature est omniprésente. C’est dans cette communauté isolée que se rend, en dernier recours, le père d’Elsa (Lou Lampros), frappée par un mal mystérieux qui se matérialise par une tache sur le dos de la jeune femme.
Une impureté bientôt recouverte par de longs poils gris, alors qu’un loup commence à s’en prendre aux troupeaux de brebis des bergers qui ne veulent pas laisser ces crimes impunis. Sans parents et désormais sans grand-mère, Jacky tente de mettre en application ce que lui a appris cette dernière pour guérir Elsa, avec qui il noue une relation charnelle… Le « réalisme magique » du premier long métrage de Lucas Delangle opère avec délicatesse pour nous offrir une envoûtante fable lycanthropique.
Jacky Caillou de Lucas Delangle, Arizona (1 h 32), sortie le 2 novembre