C’est un film sur la transmission, sur la puissance d’un héritage éphémère, immatériel. Au Semperoper en Allemagne et à l’École des sables au Sénégal, de jeunes danseurs apprennent et s’approprient deux œuvres légendaires de la célèbre chorégraphe Pina Bausch.
D’un côté, une pièce qui célèbre la puissance du collectif, la dissolution de l’individu dans le groupe : le légendaire Sacre du printemps, revisité par les danseurs de Dakar. De l’autre, en miroir, solos et lente gestation de trajectoires individuelles : Iphigénie en Tauride. La plupart des interprètes que l’on voit à l’écran ne viennent pas de la danse contemporaine, mais du hip-hop, du ballet et des danses africaines.
Sans avoir à renier leur formation ou leur identité, ils sont guidés par d’anciens danseurs de Pina, qui tentent de leur transmettre le sens présent au fond du mouvement, la profondeur des intentions, les désirs et les limites du geste. Au bout de ce parcours qui dépasse le seul apprentissage, ces jeunes sont autant transformés par l’œuvre qu’eux-mêmes l’ont modifiée. À la fin, le constat est double : la force avec laquelle Pina Bausch a imprégné ceux qui l’ont côtoyée est impressionnante… Et, quinze ans après sa mort, elle n’a visiblement pas fini de marquer le spectacle vivant.
Dancing Pina de Florian Heinzen-Ziob, Dulac (1 h 56), sortie le 12 avril
Images (c) mindjazz pictures 2022