« À mon seul désir » de Lucie Borleteau : un conte de fée interlope

[Critique] Après « Fidelio » « L’Odyssée d’Alice »(2014) et « Chanson douce » (2019), Lucie Borleteau signe avec « À mon seul désir » un troisième long sur le monde du strip-tease, sans voyeurisme ni outrance.


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Lascives et brûlantes, les danseuses jouent des regards, font tomber les étoffes et enflamment le public chaque soir dans un strip-club. Dans les coulisses, on enlève les faux cils, on discute, on s’applaudit et on se réconforte face aux agressions subies et aux déboires amoureux. Aurore, ancienne étudiante en thèse un peu perdue, débarque dans ce milieu souterrain trop souvent mal dépeint. Elle y rencontre Mia, danseuse envoûtante et aspirante actrice. Ici, on ne retrouve ni le poncif de la fille abusée ou prolétaire ni celui de la jeune bourgeoise ou artiste qui veut s’encanailler. Après une première heure plutôt sage de découverte d’un nouveau monde, À mon seul désir prend un tournant inattendu.

Émergeant au fil des performances et des extras d’escortes à deux, le désir qui se noue entre les deux héroïnes apporte une fraîcheur queer à un canevas classique du film d’apprentissage. L’amour qui éclot apporte ses affres et ses blessures, mais trouve une issue inattendue par rapport au traitement habituel des passions lesbiennes au cinéma. Mené par les talentueuses Zita Hanrot et Louise Chevillotte et étoffé de caméos de Melvil Poupaud ou , À mon seul désir trouve aussi son souffle grâce à son électrisante B.O., composée par .

À mon seul désir de Lucie Borleteau, Pyramide (1 h 57), sortie le 5 Avril

Image (c) Pyramide Distribution

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