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« Contes du hasard et autres fantaisies » de Ryūsuke Hamaguchi : éloge de l’accident
- Léa André-Sarreau
- 2022-04-01
En trois épisodes indépendants, reliés par le thème du hasard et du pouvoir réconciliateur de la parole, le réalisateur de « Drive My Car » dresse le portrait complexe d’héroïnes en quête de sens. En novembre, le film est reparti du festival des Trois Continents, à Nantes, avec la Montgolfière d’or et un Prix du public mérités.
Chez Ryūsuke Hamaguchi, tout commence souvent par un mouvement intérieur infime qui fait vriller les situations. Dans Asako I&II, c’est une jeune femme qui rencontre le sosie de son premier amour évanoui ; dans Senses, la disparition soudaine d’une héroïne qui écoute enfin son cœur. Le motif du hasard était donc tout choisi pour le cinéaste japonais, attentif à l’accident, l’imprévu, avec toutes les ressources romanesques que cela permet.
Ainsi, une méprise d’identité permet à deux femmes de se réconcilier avec un être perdu, une histoire de jalousie conduit à un geste de rédemption fortuit, et ce qui débute comme une vulgaire combine de séduction finit en échange existentiel sur le pouvoir érotique et émancipateur des mots. Le plaisir du verbe est le fil rouge qui relie ces bribes de vie.
Ryūsuke Hamaguchi : tendre, l’oreille
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Lire l'articleHamaguchi examine la complexité des rapports humains par la versatilité du langage, qui soigne et blesse comme de vrais coups, cache ou révèle une attirance physique. Surtout, il offre toujours à ses héroïnes un salut : c’est une ultime pirouette scénaristique, qui mène vers la douceur plutôt que l’amertume ; ou un zoom improbable sur un visage, qui désamorce la tristesse par un effet légèrement comique.
« Drive My Car » : le jeu fascinant de Ryūsuke Hamaguchi
Lire la critiqueContes du hasard et autres fantaisies de Ryūsuke Hamaguchi, Diaphana (2 h 01), sortie le 6 avril
Image: © 2021 Neopa/Fictive