Atteinte d’une déformation à la hanche et présentée par sa mère comme dotée de pouvoirs guérisseurs, Clara vit dans une ferme costaricaine isolée, en altitude. Confrontée à l’émergence de son désir comme à une emprise maternelle infantilisante, cette quadragénaire s’engage dans une furieuse révolte…
Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs l’an dernier, Clara Sola interroge d’entrée de jeu le positionnement d’un certain curseur de la normalité. En épousant chacun des ressentis de sa protagoniste, le film donne libre champ au monde sensoriel et flirte avec le réalisme magique. Car, à son handicap physique, Clara (campée par l’incandescente Wendy Chinchilla Araya) oppose une pureté d’esprit qui semble mystique tant elle a désormais quitté le cœur des hommes.
La réalisatrice suédo-costaricaine Nathalie Álvarez Mesén – déjà saluée d’un Prix du meilleur court métrage à Venise en 2020 – exp(l)ose les diktats sexistes, souvent dérivés de croyances religieuses, qui gangrènent encore le Costa Rica, et alerte sur l’urgence d’un grand réveil écologique. Son premier long métrage célèbre un univers de l’invisible dans lequel priment nos « forêts intérieures », tout comme un lien repensé au vivant.
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Clara Sola de Nathalie Álvarez Mesén, Épicentre Films (1 h 46), sortie le 1er juin
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