« Cinq nouvelles du cerveau » de Jean-Stéphane Brond : anatomie de la matière grise

Le talentueux documentariste suisse Jean-Stéphane Bron part enquêter sur les intrications entre cerveau humain et intelligence artificielle pour mieux nous situer aujourd’hui par rapport à l’utopie transhumaniste. Alors, les robots vont-ils vraiment nous remplacer ?


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Habitué des docus humanistes et politiques (l’excellent L’Expérience Blocher, sur un candidat d’extrême droite aux élections suisses ; le film choral L’Opéra sur les rouages de la mythique institution parisienne), Jean-Stéphane Bron surprend avec ce nouveau thème a priori plus technique qu’à l’accoutumée. En plongeant dans le film, on retrouve bien sa « patte », notamment à sa façon d’annoncer un cadre rigide – « cinq nouvelles du cerveau » comme autant de découvertes éclatantes sur notre matière grise – pour mieux laisser le propos digresser.

Si le film est bien chapitré en cinq parties, on assiste plutôt à un sinueux parcours qui agrège connaissances, informations et hypothèses actuelles sur le fonctionnement du cerveau, sans que rien ne soit assené comme une vérité. Une machine peut-elle reproduire le schéma encore mystérieux qui régit nos neurones, voire notre conscience ? Personne n’a encore la réponse.

Et si des scientifiques sont parvenus à des avancées extraordinaires, comme cette machine permettant à des personnes plongées dans le coma de communiquer avec leur entourage, le cinéaste ne cesse de mettre en garde contre les dérives potentielles de la compétition technologique, dangereuse dès qu’elle vise à supplanter l’humain.

Le film de la semaine : L’Opéra de Jean-Stéphane Bron

Cinq nouvelles du cerveau de Jean-Stéphane Brond, Ad Vitam (1 h 45), sortie le 16 mars.

Image : Cinq nouvelles du cerveau © Bande à Part Films/Les Films Pelléas