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  • Cannes 2024
  • Critique
  • Article
  • 3 min

CANNES 2024 · « Furiosa : une saga Mad Max », le vrombissant retour de George Miller

  • Damien Leblanc
  • 2024-05-16

[CRITIQUE] Avec cette nouvelle pierre apportée à la saga Mad Max, George Miller modifie son point de vue et met au centre la guerrière Furiosa et l’histoire de ses origines. Il en résulte un spectacle étourdissant qui assume son goût des narrations qui prennent leur temps.

Neuf ans après l’époustouflant Mad Max : Fury Road et après un détour par le sentimental Trois Mille ans à t’attendre, George Miller renoue avec l’univers de Mad Max et prend comme souvent le contrepied des attentes. De fait, ce cinquième film de la célèbre saga post-apocalyptique - le premier d’où est totalement absent le personnage de Max - se focalise sur la guerrière Furiosa (incarnée dans Fury Road par Charlize Theron) et remonte le temps pour raconter les traumas originels de cette héroïne. Le récit démarre ainsi durant l’enfance de Furiosa (successivement interprétée par Alyla Browne et par la nouvelle star Anya Taylor-Joy), qui se retrouve arrachée à la terre d’abondance où elle vivait avec sa mère. Les auteurs de son enlèvement sont de sordides motards dirigés par le fantasque Dementus (Chris Hemsworth) et la jeune enfant va découvrir un monde de désolation où des tractations et autres luttes de pouvoir entre mâles barbares rendent l’air irrespirable. Furiosa va tenter de modifier cet environnement en profondeur tout en accomplissant une vengeance personnelle.

Si la spectaculaire patte visuelle reste la même que dans Fury Road, George Miller réussit à créer ici un rythme et un cadre narratif très différents. Là où Fury Road narrait à la manière d’une fluide ligne droite un voyage aller-retour quasiment en temps réel, Furiosa manie plusieurs strates temporelles et se retrouvent découpé en cinq chapitres portant chacun un titre thématique bien précis. Plus que jamais déterminé à amplifier, soigner et dorloter la saga qu’il a lui-même créée, Miller prend son temps (le film dure 2h28 minutes) pour installer à l’intérieur de ce récit d’émancipation féminine et de survie vengeresse une quantité d’ellipses, de respirations et d’accélérations soudaines.

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Derrière les dantesques courses-poursuites où s’empilent les carcasses de voitures et les cadavres de combattants fanatiques, le cinéaste paraît donc davantage intéressé par une théorisation autour de l’art de raconter des histoires que par l’instauration d’un véritable suspense. Se livrant dans la dernière partie à une succession de dialogues autoréflexifs sur la manière dont naissent les mythes et légendes, Furiosa continue d’imposer au sein de l’industrie hollywoodienne la tonalité originale de son  auteur et porte haut le goût des contes allégoriques censés nous éclairer sur les catastrophes bien réelles que traverse l’Humanité.

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Le Festival de Cannes se tiendra cette année du 14 au 25 mai 2023. Tous nos articles sur l’événement sont à suivre ici.

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