CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • Article
  • 3 min

FLASHBACK : « Breaking the Waves » fête ses 25 ans

  • Damien Leblanc
  • 2021-09-28

Sorti il y a vingt-cinq ans, le drame dévastateur de Lars von Trier a installé le cinéaste comme un auteur majeur et influencé tout un pan du cinéma mondial.

Quatrième long métrage de Lars von Trier, Breaking the Waves raconte l’histoire de Bess (Emily Watson), jeune femme pieuse vivant sur la côte nord écossaise, dont le mari (Stellan Skarsgård) est paralysé par un accident de travail. Il demande à Bess de coucher avec d’autres hommes et de tout lui raconter en détail, ce qu’elle accepte de faire par amour…

« Je me souviens de mon travail sur ce film comme si c’était hier, tant le choc a été fort », confie Régine Vial, directrice de la distribution aux Films du Losange, qui s’occupa de la sortie de Breaking the Waves en France. « En mai 1996, le film est en Compétition à Cannes. Mais Lars fit demi-tour avant d’arriver en France tellement il était angoissé de montrer son œuvre. La projection fut pourtant triomphale : tout le monde était chamboulé, et Patrice Chéreau m’a attrapé la main pour me dire que le film était une déflagration. »

"The House That Jack Built" de Lars von Trier : mauvais esprit

Lire la critique

Breaking the Waves obtient le Grand Prix, puis sort en salles le 9 octobre 1996. « C’était une sortie passionnelle. Ce récit d’une énergie vitale a beaucoup ému, mais a aussi dérangé. » Premier grand succès du réalisateur danois, le film réalisa 635 000 entrées en France. Et avec son héroïne qui souffre et se sacrifie, n’aurait-il pas influencé des cinéastes de la décennie suivante, comme Carlos Reygadas ou Yórgos Lánthimos ? « Lars a ouvert une dynamique. Mais c’est surtout au niveau des personnages de femmes qu’il a innové. Elles sont toujours fortes et impressionnantes, que ce soit Charlotte Gainsbourg dans Antichrist ou Nicole Kidman dans Dogville. »

Aucun plaisir sadique chez Trier ? « Si j’entends certaines critiques revenir, je trouve qu’il se réinvente à chaque film et qu’il n’y a pas systématiquement de la souffrance. Dans Melancholia, on a l’angoisse de la fin du monde, mais c’est un sentiment universel, et pas sadique. » Et Régine Vial d’annoncer que Breaking the Waves ressortira en salles dans un futur proche. Histoire de redonner à la salle de cinéma, comme à l’amour, tout son pouvoir sacré.

Illustration : © SUN BAI pour Troiscouleurs

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur