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Bande annonce : « Nicmic », le nouveau court de Yórgos Lánthimos s’annonce troublant
- Léa André-Sarreau
- 2019-08-12
Présenté à Locarno, le film raconte l’histoire d’un violoniste bouleversé par une mystérieuse rencontre dans le métro.
Spécialiste des fresques absurdes et cyniques aussi implacables formellement que glaçantes dans leur morale, le réalisateur grec est de retour sur un terrain où on ne l’attendait pas forcément: le court-métrage. Après une fable animalière dystopique (The Lobster), un thriller familial aussi sophistiqué que pervers (Mise à mort du cerf sacré) et un film en costumes cru et grotesque (La Favorite), Yórgos Lánthimos revient à un format plus resserré avec Nimic, présenté au Festival de Locarno en avant-première.
Finies les épopées grandioses, d’après le bref teaser plutôt mystérieux qui vient d’être dévoilé, ce pas de côté devrait aussi marquer un retour à l’épure et à la simplicité, même si on sent bien que le réalisateur n’est pas prêter de renoncer à ses obsessions favorites. Dans Nimic, Matt Dillon interprète un violoniste piégé dans un quotidien étouffant, dont la rencontre avec une étrangère dans le métro va bouleverser sa vie d’une étrange façon. En à peine 30 secondes, tout l’art de la menace chez Yórgos Lánthimos se distille grâce à une série de plans dont la symétrie clinique cache un malaise évident: musique discordante, gros plans sur des regards fuyants et espaces claustrophobes. 12 minutes de thriller fondé sur une intrigue qui promet d’être dérangeante: Nimic sera probablement un petit morceau de bravoure ambigu, on surveille donc une potentielle sortie en salles pour ceux qui ne pourront pas le voir à Locarno.