James Cameron est un féru des casse-têtes techniques, un accro de l’innovation. En 2009, pour Avatar, le réalisateur canadien avait entre autres optimisé la technique de la motion capture – qui consiste à capter les mouvements d’un élément réel pour lui créer un squelette virtuel bluffant de réalisme – comme personne avant lui. Mais Cameron est aussi un plongeur de compet.
En 2012, il pilote le Deepsea Challenger, un mini sous-marin dont la flottabilité légère permet de remonter plus rapidement, et dont la batterie résiste à d’énormes pressions. Il descendra à 10.898 mètres de profondeur dans l’Océan Pacifique, dans la fosse des Mariannes – soit le point le plus profond jamais atteint en solitaire. Le réalisateur ne s’est pas contenté d’établir un record mondial. Science et art faisant bon ménage, il ramène avec lui des images tournées au fond de la mer, grâce à des puissants projecteurs et une 3D haute résolution, pour son documentaire Deepsea Challenge 3D, le destin d’une vie, diffusé la même année par National Geographic. Cet admirateur du commandant Cousteau n’en était pas à son coup d’essai : déjà en 1997, pour préparer Titanic, il immortalisait les ruines du paquebot en pénétrant l’épave avec un ROV, caméra télécommandée qui permet d’observer à distance et de prélever des échantillons à l’aide de bras mécaniques.
Avec ce CV de plongeur et ces compétences qui feraient pâlir un ingénieur Polytech, rien d’étonnant à ce que James Cameron créé l’attente autour de son nouvel Avatar, qui va conjuguer technique de pointe et fonds marins. En effet, l’essentiel de l’intrigue d’Avatar la voie de l’eau se déroule sous la mer, en motion capture. James Cameron est allé encore plus loin, décidant d’optimiser ces effets spéciaux en tournant en 3D, mais aussi en ayant recours au « High Frame Rate », une fréquence d’images plus élevée que les classiques 24 images par seconde. C’est cette version 3D, couplée au HFR, que James Cameron a voulu présenter aux spectateurs, même si une version 2D classique sera également visible. On vous explique tout.
POUR LES PURISTES -> La 3D nouvelle génération
Dix ans que vous matez en boucle le making-of du film de 2009, attendant fébrilement que James Cameron se décide à sortir cette suite qui réveille en vous des souvenirs d’ado – et a fait naître votre engagement écolo. Histoire de faire les choses bien, il faudra aller voir Avatar La voie de l’eau en… 3D HFR. Que cache cette dénomination barbare ?
– la 3D, vous connaissez : elle donne l’illusion du relief et rend la sensation d’immersion dans le film beaucoup plus forte. Grâce aux lunettes 3D actives, vous naviguez en immersion, avec un œil de lynx, dans l’univers organique de James Cameron. Contrairement aux lunettes passives, qui polarisent les images, ces lunettes actives modifient la perception visuelle pour un rendu HD plus confortable, une meilleure colorimétrie, une plus grande pureté et uniformité de l’image, offrant 48 images par seconde et par œil. Très adéquat, surtout pour un film qui a été tourné en apnée, grâce à des prises de vue sous-marines démentes. Une sorte de Grand Bleu version ultra-réaliste, comme si vous y étiez.
-Le HFR (High Frame Rate) est une technologie de pointe très performante qui permet d’augmenter la cadence des images par rapport à une projection standard (qui est à 24 images par seconde) – soit, pour Avatar la voie de l’eau, 48 images par seconde – c’est dans cette cadence que James Cameron a tourné son film. Résultat : cette haute fréquence augmente la qualité et la fluidité du mouvement, augmente la profondeur de champ, magnifie les détails, et évite les traînées de lumière. Une technique novatrice, notamment expérimentée par Peter Jackson dans Le Hobbit (sorti en 2012), qui permet de sublimer, d’amplifier les effets d’une 3D classique. Ultime raison d’opter pour cette 3D nouvelle génération : James Cameron a conçu son film dans ce format, et voudrait qu’il ne soit projeté qu’ainsi. La moindre des choses est de respecter la volonté suprême de celui que vous admirez tant.
POUR UNE SORTIE EN FAMILLE REUSSIE -> La bonne vieille 2D, mais sublimée
« Le cinéma, c’était mieux avant. » Malgré ses accents boomeur, vous avez convaincu votre paternel de vous accompagner voir Avatar. Il a posé une condition : pas de lunettes 3D. Pas de panique, cette version 2D n’attendait que vous. Elle combine le confort d’une projection classique à une qualité d’image inégalable, qui ferait oublier la nostalgie de la pellicule à n’importe qui. Grâce à une résolution 4K, Pandora et sa faune luxuriante seront à portée de main – plus besoin de squatter le Jardiland du coin pour vous mettre au vert. Sans oublier la projection laser dernière génération, dont la luminosité et la colorimétrie somptueuses sublimeront les décors et les scènes d’action virtuoses du film. Faites d’une pierre deux coups en emmenant aussi votre petit neveu – la projection en 2D est plus adaptée aux enfants que la projection en 3D. Et tant que vous y êtes, embarquez aussi votre frangin à lunettes – s’il est tout à fait possible de superposer lunettes de vue et lunettes 3D, certains peuvent trouver cela inconfortable.