L’animation française : vers l’infini et l’au-delà

Pour prendre la pleine mesure de la vitalité de l’animation tricolore, il faut participer au festival international du film d’animation d’Annecy. En juin, pendant une semaine d’une folle intensité, une foule d’étudiants joviaux se bouscule dans les ruelles de la ville et accueille chaque projection en lançant des nuées d’avions en papier en direction des écrans. Et dès que les lumières s’éteignent dans un tonnerre d’applaudissements, les spectateurs sont accueillis par les merveilleux courts métrages conçus par les élèves de Gobelins Paris, la plus prestigieuse école d’animation française. 

À la source de cette ambiance vivifiante, l’excellence des formations françaises. L’été dernier, le site américain Animation Career Review a, dans son classement annuel des formations aux métiers de l’animation, placé huit écoles françaises dans son « Top 50 ». Cinq d’entre elles figuraient dans les vingt premières places, et Gobelins Paris caracolait en tête.

Boom © Miyu Distribution

Et l’excellence des élèves français est continuellement saluée dans le monde entier. En octobre dernier, les Student Academy Awards (les Oscar destinés aux étudiants) ont récompensé deux courts métrages français : Boom et La Diplomatie de l’éclipse, conçus respectivement au sein de l’École des nouvelles images d’Avignon et de la MoPA – école de cinéma film d’animation 3D d’Arles.

À la qualité de la formation française va bientôt s’ajouter la quantité de ses élèves. Car, selon une étude dévoilée par le CNC en juin dernier, le secteur de l’animation français, qui compte aujourd’hui un peu moins de 8 000 artistes, devrait doubler ses effectifs dans les huit ans qui viennent. Une croissance qui doit, selon le plan France 2030, s’accompagner d’un développement idoine du secteur de la formation. Il y a donc fort à parier que les écoles françaises vont continuer encore longtemps d’irriguer le monde de l’animation.

Photo : La Diplomatie de l’éclipse © Yummy Films