Comédien depuis maintenant vingt ans, mais aussi réalisateur de courts métrages, Guillaume Gouix (vu dans Gaspard va au mariage ou la série Les Revenants) a choisi pour son premier long métrage de marier des sensations contraires en racontant un douloureux deuil qui se passe en plein soleil. Lola (Alysson Paradis) vient de perdre son compagnon – et père de son fils –, mais refuse soudain d’assister à l’enterrement et part sur les routes en compagnie de sa sœur, Margaux (Élodie Bouchez), et dudit fils…
Centré sur une jeune femme qui ne sait pas comment gérer sa tristesse, ce court film privilégie un style simple et dépouillé qui s’inspire de modèles comme Jacques Doillon ou John Cassavetes. Plus intéressé par les visages des personnages que par les paysages de ce périple qui mène vers l’Italie, Gouix brosse avec délicatesse la relation exaltée entre deux sœurs aux tempéraments opposés qui vont tenter durant ce voyage de déconstruire les rapports hérités de leur enfance pour trouver un élan libérateur. Grâce notamment à la lumière du chef opérateur Noé Bach (Les Amours d’Anaïs), Amore Mio réussit le pari de créer à l’écran une « mélancolie joyeuse » que les deux actrices rendent très palpable.
Amore mio de Guillaume Gouix, Urban (1 h 20), sortie le 1er février
Image (c) Urban Distribution