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Alexis Langlois vu par… Yann Gonzalez
- Trois Couleurs
- 2019-11-08
Quand on a décidé de consacrer notre couverture du mois à Alexis Langlois (Fanfreluches et idées noires, A ton âge le chagrin c’est vite passé) et à son nouveau court-métrage survolté De la terreur, mes sœurs, on a tout de suite eu l’idée de demander au cinéaste Yann Gonzalez (Les Rencontres d’après minuit, Un Couteau dans le cœur...) d’écrire quelques mots pour présenter son univers – on savait que, comme nous, il était fan. Voici ce qu’il nous a envoyé.
« Alexis n’a peur de rien. Pas peur de faire déborder l’écran, le make-up, les couleurs. Pas peur de porter la marge en étendard et de s’en faire une robe de bal sublimement rapiécée. Pas peur d’être vulgaire, tapageur, chiante, cheap, too much, outré, défoncée, mauvais goût, mauvaise foi. Pas peur de faire tourner les copines et rien qu’elles, parce que ouais, y a pas à dire, ce sont elles les plus libres et les plus belles. Pas peur de bitcher, de crier, de cracher, de chanter. De pleurer, aussi, parce que ce qui est bouleversant, dans un film comme A ton âge…, c’est que derrière le torrent de battles, de snaps, d’emojis trash, derrière la soif de rage et d’affirmation queer, il y a une mélancolie sourde qui tapisse tout le film et le conclue même en un ultime scud de mise en scène façon Demyllennial. En somme, Alexis n’a pas peur d’être lui-même : sentimental, peste, folle, géniale, explosive et unique. On en redemande. »
Image de couverture : Mascarade (2012) d’Alexis Langlois