Il a des airs de doux rêveur, et pour cause : à 18 ans, ce natif de l’Est parisien préparait son bac pro lorsqu’il a croisé la route de Samir Guesmi, alors en préparation de son premier film en tant que réalisateur. Ni une ni deux, ce dernier descend de sa moto pour aborder le jeune homme qui, après un long casting, obtient le rôle-titre d’Ibrahim et se retrouve projeté dans une dimension parallèle. « Je ne réalisais pas qu’on pouvait en faire son métier mais, depuis, je me suis trouvé une passion pour le jeu et le cinéma français ! » s’exclame-t-il.
Il incarne un ado qui, après un larcin raté, entame une errance solitaire pour se racheter aux yeux de son père, campé par Guesmi. « Il m’a tout appris », déclare Abdel à propos du réalisateur en qui il a trouvé un père spirituel. Se jetant corps et âme dans ce rôle introspectif, il a presque perdu ses repères. « Au lycée, j’étais Ibrahim. J’ai cru rester piégé dans le rôle, j’ai flippé. Mais je n’avais qu’une envie : y retourner. »
Son horizon élargi, Abdel souhaite conjuguer son désir de cinéma à sa passion du street workout, un sport qui allie gym et muscu. Son partenaire idéal ? Tahar Rahim. Nul doute qu’avec sa gueule d’ange et sa fougue naturelle, il est bien parti pour tutoyer son modèle.
: Ibrahim de Samir Guesmi, Le Pacte (1 h 20), sortie le 23 juin
Image : © Le Pacte