Les Muses insoumises. Delphine Seyrig entre cinéma et vidéo féministe, est à voir jusqu’au 22 septembre au musée du LaM de Villeneuve d’Asq.
On la connaît en Jeanne Dielman dans le film éponyme de Chantal Akerman, en fée des Lilas dans le Peau d’âne de Jacques Demy, en héroïne troublante dans Baisers Volés de François Truffaut, mais on connaît moins le visage politique de cette vidéaste engagée, militante féministe très proche de Marguerite Duras. Une facette que le musée du LaM de Villeneuve d’Asq propose de dévoiler à travers une exposition dédiée à cette personnalité qui a navigué toute sa vie entre cinéma moderne, exploration expérimentale du format vidéo et luttes féministes.
L’occasion de réviser l’histoire du mouvement féministe en France, qu’elle a largement accompagné. Elle a notamment signé en 1971 le Manifeste des 343 salopes, cofondé le collectif « Les Insoumuses » avec Ioana Wieder et Carole Roussopoulos avant de mettre en place avec elles le centre Simone de Beauvoir, premier centre d’archivages de documents audiovisuels consacrés aux féminismes. L’actrice a aussi réalisé en 1981 un documentaire passionnant, Sois belle et tais-toi, témoignage fulgurant et combatif sur la condition des femmes et des actrices dans les années 1970, dans lequel elle donne la parole à Jane Fonda, Shirley McLaine, Rita Renoir, Maria Schneider… . Un parcours que l’exposition retrace à travers des interviews radicales, des archives inédites et des témoignages de proches.