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À voir sur mk2 Curiosity : « Et toujours nous marcherons », le Paris de l’ombre filmé par Jonathan Millet

  • Agathe Wippler
  • 2024-06-27

« Les Fantômes », thriller envoûtant de Jonathan Millet sur la traque de criminels de guerre syriens, sort en salles le 3 juillet. Dans « Et toujours nous marcherons » (2016), fiction d’une intensité remarquable sélectionnée aux Césars et 15 fois primée, le cinéaste nous offre des images rares d’un monde invisible. Celui des sans-papiers qui se sont réappropriés les lieux cachés de la capitale.

Pour découvrir le film, c'est par ici.

Dans Les Fantômes, qui a ouvert la semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2024, Jonathan Millet filme un réfugié à la recherche d’un criminel de guerre syrien. Dans Et toujours nous marcherons, réalisé en 2016, il filmait un autre migrant, Simon, jeune Camerounais déterminé à retrouver son frère.

Formé à la philosophie, Millet a parcouru le monde pour tourner des images dans une cinquantaine de pays, en Amérique du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient. S’étant énormément documenté sur l’exil, il filme avec beaucoup de réalisme l’abrupt déracinement vécu par Simon, échoué dans un quartier parisien qui semble coincé entre deux continents, deux cultures.

Un long travail d’immersion a été nécessaire pour filmer ce monde en marge, et tourner dans des foyers, des entrepôts et des restaurants clandestins. À l’exception de Yann Gael (Simon), issu du Cours Florent, tous les acteurs ont été repérés sur les lieux. « Leur vécu, leur phrasé », apportent « du souffle et de l’ampleur », explique le réalisateur.

La caméra suit de très près Simon, qui marche à la rencontre de tous ceux qui auraient pu croiser son frère. Le rythme lent, les images sombres des séquences nocturnes, expriment mieux que des dialogues le poids de sa solitude. On sent constamment que sa vie au Cameroun lui manque amèrement. Il n’ose pas dire à sa mère, au téléphone, qu’il ne mène pas « la belle vie » qu’elle s’imagine en Europe.

Il apprend, mal à l’aise, l’illégalité, et dort sous une table d’un restaurant fermé. Courageux et déterminé, il répète qu’il n’est là que de passage, contrairement aux autres. Et qu’il retournera au Cameroun dès qu’il aura trouvé son frère. Mais en réalité, ce séjour temporaire risque, comme bien d’autres, de durer…

Au programme également :

Pour rester dans la clandestinité parisienne, tout en changeant d’époque et de registre, on vous propose Vidocq, réalisé par Jacques Daroy en 1939. L’histoire incroyable mais vraie d’un ancien bagnard devenu policier. Un personnage devenu mythique qui apparaît chez Balzac, Hugo, et même Dumas dans Le Comte de Monte-Cristo.

On vous propose également le premier court métrage de l’actrice Ariane Labed, dont le premier long métrage September Says a été présenté à Cannes en mai. Olla (2019), c’est l’histoire tragique et loufoque histoire d’une Ukrainienne arrivée en France par un site de rencontre.

Et film mystère de la semaine vous emmène en Corée du Sud : le réalisateur de In Water, sorti hier en salle, approche les 40 films et déclare dans ce film de 2005 son amour pour le cinéma dans un conte délicieux.

Image : © DR

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