Mala Noche de Gus Van Sant (1986)
Un film inédit comme un rêve, Mala Noche, premier long métrage de Gus Van Sant, est une expérience unique, d’une poésie crue et entêtante. En noir et blanc, le réalisateur prodige nous raconte l’histoire d’un amour fou entre un jeune Américain et Johnny, un immigré mexicain. Chef d’œuvre.
Past Lives. Nos vies d’avant de Celine Song (2023)
Dans un café, deux hommes discutent avec une femme. Quelle est leur histoire ? L’un est un amour d’enfance laissé en Corée, un homme du passé ; l’autre est américain, c’est le compagnon actuel de la jeune femme qui a immigré enfant aux États-Unis. Chacun représente un chemin possible, une destinée. Le choix est vertigineux mais est-ce réellement un choix ? Un premier film tout en délicatesse qui s’interroge sur l’amour, le déracinement et ce que l’on appelle communément le « destin ». C’est un film désarmant, d’une beauté déchirante.
« Past Lives. Nos vies d’avant » de Celine Song : un triangle amoureux apaisé
Pauvres Créatures de Yorgos Lanthimos (2023)
Bella (Emma Stone) est une jeune femme ramenée à la vie par un docteur malade et génial (Willem Dafoe). Elle a l’innocence d’un bébé, mais le corps d’une femme incandescente. Très vite, elle s’arrache de l’emprise de son créateur et s’enfuit pour découvrir le monde. Tout au long de son odyssée, Bella scandalise et émerveille tous ceux qui la croisent car elle ne connaît qu’une seule loi, la sienne. Baroque, monstrueux, sublime, par instant insupportable, Pauvres Créatures est le film d’un réalisateur sale gosse et génial au sommet de son art.
« Pauvres créatures » de Yórgos Lánthimos, un Frankenstein féministe tordu et jubilatoire
Stranger Than Paradise de Jim Jarmusch (1984)
Dans cette comédie dramatique en trois parties, Jarmusch s’accroche aux pas de trois paumés qui trimballent leur ennui à travers les États-Unis, de New York à Cleveland. C’est un road movie mental maussade et sarcastique, un film hanté qui s’interroge sur le rêve américain dans un noir et blanc superbe. Avec seulement 100 000 dollars, le jeune réalisateur signait un film immédiatement culte, Caméra d’or à Cannes en 1984.
Problemos d’Eric Judor (2017)
De retour de vacances, un couple de Parisiens fait une halte dans une ZAD pour saluer un vieil ami, Jean-Paul. Problème, à leur réveil, la population terrestre a été décimée par une mystérieuse pandémie. Les habitants de la communauté sont les seuls survivants mais leurs idéaux vont-ils survivre à l’apocalypse ? Eric Judor rue avec une méchanceté jubilatoire dans le politiquement correct, tout le monde en prend pour son grade, de la babos altermondialiste (Blanche Gardin) au néo capitaliste pantouflard, et ça donne une comédie hilarante, au premier, deuxième et même troisième degrés.
« Problemos » d’Eric Judor : vis ma vie
Un couple parfait de Jenna Lamia et Susanne Bier (série, 2024)
La veille d’un mariage entre un héritier richissime et une jeune roturière sur la petite île bourgeoise de Nantucket, en Nouvelle-Angleterre, un invité est retrouvé mort. La mécanique du whodonit s’emballe sur fond de satire sociale. Décor de rêve, casting étincelant et la mort qui rôde, la série a tous les ingrédients du plaisir coupable. Cerise sur le gâteau, Nicole Kidman joue la femme trouble d’un couple parfait. Faut-il vraiment en dire plus ?