À voir en ligne : « Coucou-les-Nuages » de Vincent Maël Cardona

Onze ans avant « Les Magnétiques », présenté lors de la dernière édition de la Quinzaine des réalisateurs et en salles le 17 novembre, Vincent Maël Cardona réalisait son court métrage de fin d’études « Coucou-les-Nuages », récit du rêve de conquête spatiale d’une bande de villageois bretons.


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LE FILM : Coucou-les-Nuages

Hans a les pieds dans la boue de sa maison des Côtes d’Armor et les mains dans les carcasses de porc qu’il découpe à l’abattoir. Mais il rêve d’aller dans l’espace et profite d’un projet local impulsé par le fictif PSP (Programme Spatial du Peuple) qui agrège les bonnes volontés du village pour fabriquer une sonde qui devra s’aimanter sur une fusée. Coucou-les-nuages emprunte à un texte provocateur de Nietzsche son titre pour évoquer la conquête spatiale concrète, collective, technique que Hans préfère à la contemplation des étoiles. Cardona recycle ses influences  (Kubrick, Tarantino, le cinéma soviétique) et suit, caméra à l’épaule, le mouvement fou de ses personnages.

L’obsession folle du protagoniste, interprété par le réalisateur lui-même, peut se lire comme une métaphore du désir de cinéma du jeune cinéaste pour ce moyen métrage. Hans se sert de ses amis pour accomplir son projet, et néglige Frida (Mathilde Bisson), son amoureuse de toujours. Le nom des amants, inspiré par couple de nains de Freaks de Tod Browning est prémonitoire de la trahison dont l’homme va se rendre coupable…

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LE RÉALISATEUR : Vincent Maël Cardona

Pour son premier long métrage, Les Magnétiques, présenté à la Quinzaine des réalisateurs, Vincent Maël Cardona  revient sur ses terres bretonnes, qu’il avait quittées le temps de suivre la section réalisation de la promotion 2010 de la  Fémis. Un récit provincial, peuplé de figures habitées par l’envie du départ ; la confrontation entre des destins singuliers et l’Histoire des années 1980 (l’élection de Mitterrand en 1981, l’explosion des radios libres et l’émergence d’un rock affranchi) ; le romantisme puissant d’un triangle amoureux tragique.

Le cinéaste reprend surtout l’idéal de bande brandi dans Coucou-les-nuages, poursuivant ses collaborations avec Brice Pancot à la photo ou encore avec Marc-Benoît Créancier à la production. L’écriture du scénario est collective, portée par cinq scénaristes de sa génération, tous rencontrés à la Fémis. , ingénieur du son auquel Stéphane Batut avait eu l’intuition de confier le rôle principal de Vif Argent (2019), incarne ce jeune homme timide, passionné par les ondes musicales.