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À voir : 5 superbes affiches signées Akiko Stehrenberger pour les ressorties des films de Chabrol
- Léa André-Sarreau
- 2020-10-13
Pour la ressortie en salles de cinq films de Claude Chabrol dont La Cérémonie et L’Enfer, réunis dans un cycle intitulé « Suspense au féminin », mk2 a demandé à l’artiste américaine Akiko Stehrenberger d’illustrer les thrillers psychologiques du maître du suspense français, chez qui les femmes sont tour à tour vénéneuses, dangereuses et fortes.
« Le fait que de nombreux personnages principaux soient des femmes contribue beaucoup à la modernité des films de Claude Chabrol ». Dixit Bong Joon-Ho, dont le thriller Parasite emprunte énormément à l’atmosphère bourgeoise et sombre des films de cinéaste français. La réflexion tombe à propos. Pour célébrer l’oeuvre du réalisateur, décédé il y a tout juste dix ans, mk2 lui dédie un cycle intitulé Suspense au féminin qui réunit cinq films (L’Enfer, La Cérémonie, Rien ne va plus, Merci pour le chocolat, La Fleur du mal), en salles le 25 novembre. Meurtrières aux motifs opaques, héroïnes marginales, mères de famille faussement effacées : les héroïnes chabroliennes se dérobent à tout jugement manichéen, questionnent les limites de l’humanité et les carcans de leur milieu social.
Pour réaliser les nouvelles affiches de ces cinq films, mk2 a fait appel à l’artiste américaine Akiko Stehrenberger. Illustratrice de films, celle-ci travaille avec des réalisateurs, des studios de cinéma, des distributeurs et éditeurs vidéo comme Sony Pictures et la prestigieuse chaîne Criterion aux États-Unis – elle a notamment réalisé cette magnifique affiche abstraite, tout en courbes rougeoyantes, de Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, ainsi que cette interprétation psychédélique d’Under the Skin de Jonathan Glazer (visible juste ici).
Pour chaque film, l’artiste a créé une affiche, à la fois conceptuelle et parlante, qui convoque des astuces visuelles et incarne les intrigues romanesques de Chabrol, comme un cluedo ludique. Pour L’Enfer (1994), c’est un soutien-gorge fermé par un cadenas, qui renvoie à la jalousie maladive de Paul (François Cluzet) envers Nelly (Emmanuelle Béart); pour La Cérémonie (1995), c’est un tube de rouge à lèvres transformé en cartouche de fusil (on se souvient du terrible duo vengeur formé par Isabelle Huppert et Sandrine Bonnaire).
Quant au couple d’escrocs interprété par Michel Serrault et Isabelle Huppert dans la comédie policière Rien ne plus (1997), l’artiste a choisi de le symboliser par deux mains menottées. Pour plus de suspense à la Chabrol (et parce qu’il n’aimerait pas qu’on vous en dévoile davantage) on vous laisse découvrir ces visuels de Merci pour le Chocolat (2000), et La Fleur du mal (2003).
Cycle Suspense au féminin (L’Enfer, La Cérémonie, Rien ne va plus, Merci pour le chocolat, La Fleur du mal), ressortie au cinéma le 25 novembre.
Pour découvrir le travail d’Akiko Stehrenberger, rendez-vous sur son compte Instagram.