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5 références incontournables à « Shining » dans la culture populaire

  • Léa André-Sarreau
  • 2019-11-05

Imité, parodié, adulé : le Shining de Stanley Kubrick a laissé derrière lui un héritage prolifique, dépassant le cadre du 7e art pour s’ériger en objet incontournable de la culture pop. Alors que Doctor Sleep, suite du chef-d’œuvre de 1980 réalisée par Mike Flanagan (avec Ewan McGregor dans le rôle de Danny), est actuellement en salles, on a sélectionné 5 références insolites au film original.

Les Simpson -Saison 6 Episode 6

Shining, monument intouchable ? Pas pour Matt Groening et son équipe de scénaristes impertinents, qui parodient le film dans leur Simpson Horror Show, traditionnel épisode d’épouvante diffusé à Halloween. Leur mission : désamorcer la peur suscitée par ce film-monstre, vider ses images traumatisantes de leur charge horrifique pour les rendre ridicules. Exit la sacralisation du chef-d’œuvre, place à la dérision. L’hôtel Overlook devient le cottage de Burns où Julio Iglesias a enregistré cinq émissions de télé; le tsunami de sang inonde le mauvais étage, le labyrinthe sans issue est profané par Bart en trois coups de tronçonneuses (« J’ai trouvé un raccourci », s’exclame-t-il fièrement). Comble du blasphème, ce n’est plus le bâtiment maudit qui fait sombrer Homer dans la démence mais le manque maladif à ses drogues préférés : la bière et la télévision. 

Les films PIXAR

Le saviez-vous ? Amateur de devinettes et admirateur de Kubrick, le fondateur des studios Pixar Lee Unkrich a glissé quelques clins d’œil à Shining dans ses films. Etrange coïncidence, la moquette démodée de Sid – l’enfant martyrisant les jouets animés de Toy Story 1– ressemble à s’y méprendre à celle de l’hôtel d’Overlook. Le numéro 237 – celui de la chambre où Jack Torrance passe un sale quart d’heure – apparaît sur une plaque d’immatriculation d’un camion d’éboueurs tel un message cryptique (RM237) dans Toy Story 3 tandis que dans Coco, une hache familière gît sur un tronc d’arbre… Moins anecdotique qu’il n’y paraît, ce fétichisme cinéphile a une grande vertu. Il cache un habile jeu intertextuel avec la culture du spectateur, le rendant complice de son méfait : insérer des clins d’œil d’horreur dans un film pour enfant.

Une PUB singapourienne d’IKEA

Entre les allées marchandes d’IKEA et les couloirs labyrinthiques de l’hôtel Overlook, il n’y a qu’un pas. La preuve avec cette pub de l’entreprise suédoise, qui pour promouvoir l’ouverture nocturne de l’un de ses magasins à Singapour a parodié le plus célèbre plan-séquence du film. Il s’agit bien-sûr de celui où Danny, affublé de sa salopette, se promène avec insouciance sur son tricycle rouge dans la nouvelle demeure de ses parents. Même musique paranoïaque, la caméra placée à hauteur d’enfant pour faire peser sur lui une menace invisible et la lumière déclinante : cette pub-hommage réutilise habilement quelques caractéristiques de cette scène mythique. Sauf qu’ici, c’est au détour d’un rayon du magasin, entre deux lits et une lampe de chevet, que Danny tombe nez-à-nez sur ses parents déguisés en jumelles Grady. Pas sûr que Kubrick, misanthrope dans l’âme, aurait apprécié ce détournement commercial.

Le deepfake de Jim Carrey remplaçant Jack Nicholson

Quand le numérique rencontre le génie kubrickien, voilà ce que l’on obtient : un deepfake hallucinant de Jim Carrey remplaçant Jack Nicholson dans le rôle de Jack Torrance. Explication. Trucage fondé sur une technique d’images de synthèse, le deepfake permet de permuter des visages avec une illusion confondante. C’est ce qu’a fait un internaute qui a permuté le faciès nerveux et crispé de Jack Nicholson par celui plus ironique de Jim Carrey dans la mémorable séquence où Jack tape furieusement sur sa machine à écrire. Confrontées dans un split-screen, les deux versions offrent une mise en abyme saisissante : le dédoublement, le caractère schizophrénique de la scène, ainsi que le trouble identitaire de Jack, y sont presque aussi troublants que dans le film original.

Scream Queens – Saison 1 Episode 5

Un peu de légèreté pour clore notre tour d’horizon, avec la série d’anthologie Scream Queens créée par l’auteur de Glee, Ryan MurphyDans ce slasher jouissif où les millenials d’un campus se font décimer par un tueur déguisé en mascotte de la fac, tout est prétexte à parodier les films d’horreur les plus nobles : Le Silence des agneaux, Massacre à la tronçonneuse, chacun y prend pour son grade. Shining en premier, dont les tics de mise en scène sont outrancièrement pastichés. Lorsque la peste Channel Oblyn décide de faire construire un labyrinthe dans le jardin de la sororité, avant d’y retrouver ses invités congelés, le cadavre enneigé de Jack Nicholson à la fin de Shining revient nous hanter comme une image iconique.

Doctor Sleep de Mike Flanagan, Warner Bros. France (2h32). Sortie le 30 octobre

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