Treize ans après sa création, la Queer Palm – prix alternatif qui récompense un film cannois, toute sélection confondue, pour son traitement de thématiques LGBTQIA + – lance le Queer Palm Lab. Ce programme de mentorat propose à 5 futur.e.s cinéastes venant du monde entier de développer leur premier long, autour d’une thématique queer, grâce à une résidence d’écriture au Mexique et un programme de mentorat sur un an. Les cinq lauréats, qui viennent d’être dévoilés par Lukas Dhont, parrain de la première promotion du Queer Palm Lab, et Franck Finance-Madureira, Président-Fondateur de la Queer Palm et du Queer Palm Lab, risquent bien de bousculer la planète queer avec des propositions aussi joyeuses que radicales.
Anthony Doncque (France)
Réalisateur du documentaire Guibert cinéma (2010), sur le rapport de l’écrivain Hervé Guibert à l’image (il est l’auteur d’un seul film, La Pudeur ou l’impudeur, mais avait co-écrit L’homme blessé de Patrice Chéreau), ou de 1992 (2016), un coming of age sensible, Anthony Doncque, passé par la Femis en section production, développera son premier long, Tu m’as rendu les larmes, avec le Queer Palm Lab.
(c) Anthony Doncque
Nicolasa Ruiz Mendoza (Mexique)
On a pu voir son dernier court, Extinction de l’espèce, co-réalisé avec l’Américain Matt Porterfield, sur une intrigante déambulation avant l’Apocalypse, à la Semaine de la critique 2023. Avec Obāchan, vu à Visions du Réel 2020, elle nous faisait entrer avec subtilité dans le vaste paysage mental d’une Japonaise installée au Mexique depuis deux décennies. Également productrice et scénariste, son premier long métrage actuellement en développement s’intitulera Lo Raro.
(c) Nicolasa Ruiz Mendoza
Josza Anjembe (France)
Le CV de la Française Josza Anjembe, 42 ans, en impose. Ex-journaliste pour France 2 et Canal+ Afrique, elle autoproduit ses deux premiers docus, Massage à la camerounaise (2011) et K.R.U.M.P (2012) avant de se lancer dans la fiction. Son credo ? Questionner l’identité et ses mutations. Dans son court Le bleu blanc rouge de mes cheveux (2016), elle suit la trajectoire d’une ado d’origine camerounaise qui aspire à devenir Française – sauf que sa coupe afro ne rentre pas dans le cadre de la photo du passeport… Dans Baltringue (2020), elle racontait le coup de foudre entre deux détenus d’une prison. On a hâte de découvrir Abi, son premier long en cours d’écriture, qui raconte l’histoire d’un jeune héros noir qui décroche son premier poste dans une rédaction parisienne.
(c) Camille Dampierre
Andrea Segarra Bueno (Espagne)
Un peu d’horreur avec le cinéaste espagnol Andrea Segarra. L’auteur et acteur de la série queer aussi dingue que géniale Barbitúrica Burlesque, autour des aventures d’une masseuse, a réalisé SANGRÍA en 2023 et Only Snuff en 2024, deux courts qui prennent un tournage sanglant comme arrière-fond. Son dernier projet actuellement en post-production est titré summerlove.
(c) Roda & La Pepa
Andre Del Sur (Colombie)
Après un diplôme de cinéma décroché à l’université d’Antioquia, ce jeune artiste colombien se fait remarquer avec le court Centauros (2022), lauréat du prix Santa Lucía de la meilleure performance à Bogoshorts, et traversée nocturne et mélancolique dans un Medellín chargé de désir. Décolonial et pluriversel, son travail s’intéresse aux relations organiques entre les êtres et la nature, les corps et les espaces. Nul doute que son passage au long marquera l’entrée dans un monde queer encore plus saturé de couleurs.
Toutes les infos sur le Queer Palm Lab sont à retrouver ici.
(c) Andrés Montaño