Midsommar est un film de rupture. Le film d’horreur serait-il un genre intimiste ?
C’est un genre qui sonde les profondeurs obscures de l’humanité, et c’est effectivement un biais utile pour parler de choses personnelles. Le film d’horreur me force à aller vers l’extrême. Mais je suis surtout fan du mélodrame : il y a ici une intensité dramatique et musicale, un aspect tout à la fois expressionniste et mental que j’essaye de donner à tous mes films. C’est une gamme qui détermine les émotions des héros et me permet de les embarquer ailleurs.
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Peut-on voir Hérédité, votre précédent film, et Midsommar comme un diptyque sur la transmission ?
Oui, je n’ai pas pensé Midsommar comme une suite d’Hérédité, mais, en le concevant, j’ai vu des liens qui se tissaient entre les deux films. Je vois Midsommar comme un conte de fées autant que comme un film d’horreur sur la codépendance, ce qu’on retrouve dans Hérédité. Mais les deux films partagent surtout cette réflexion sur la famille, sur ce qu’on en fait, sur la manière dont on vit avec nos origines et comment on s’en éloigne.
Quelles sont vos influences graphiques pour toutes les fresques qui ponctuent le récit ?
Lors de mes recherches avec mon chef décorateur Henrik Svensson, originaire de Stockholm, je suis allé dans le nord de la Suède et on a filmé des maisons avec des peintures qui datent de plusieurs siècles. Les fresques sur les murs des Hårga sont un hommage à ces décorations. On a essayé de s’approprier leur style médiéval pour inventer quelque chose de spécifique à ce monde et qui permet d’émailler le récit d’éléments prophétiques.
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