« One More Jump » d’Emanuele Gerosa : un docu fougueux sur le parkour

Deux amis palestiniens se séparent. L’un reste à Gaza, l’autre s’exile en Europe. Dans ce film sur le parkour, Emanuele Gerosa filme la frustration de jeunes athlètes gazaouis pris entre désir d’ailleurs et attachement au pays.


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Les voltigeurs passent dans le ciel azur. Entre les ruines grèges, ils dessinent leur liberté, à l’écart des fumées noires et des missiles. À Gaza, Jehad s’entraîne au parkour, ce sport d’acrobaties qui consiste à franchir des obstacles urbains sans l’aide de matériel. Mais entre son père malade et le conflit, il rêve d’ailleurs, sans parvenir à défier la frontière nationale. Abdallah, par contre, y est parvenu. Exilé en Italie, il a laissé derrière lui son pays et son ami…

D’un côté, les tourments de la frustration et de la rancune, de l’autre, ceux de l’exil et de la nostalgie En magnifiant ce sport exutoire, Emanuele Gerosa capte la souffrance parallèle de ces garçons tristes et amers, alors que le conflit ne laisse aucun espoir à la jeunesse. En assumant pleinement certaines longueurs, le documentariste italien livre un film taiseux et contemplatif, braquant son objectif sur ces corps sportifs. Dans les airs comme sur terre, ils transpirent la chaleur et l’énergie d’un âge qui veut vivre sans retenue, exhibant la liberté gagnée entre les murs, risquée mais nécessaire pour se sentir vivant. Un film inspiré sur l’accomplissement de ses désirs. Sur la fougue aussi, cette fièvre brûlante qu’il ne faut surtout pas soigner.

One More Jump d’Emanuele Gerosa, Wayna Pitch (1 h 23), sortie le 8 septembre