CinémaPETIT ÉCRANCultureQUEER GAZEDIVINE GANGI.A. QUOI ?Le magazine
  • Critique
  • Article
  • 5 min

« Mon parfait inconnu » de Johanna Pyykkö : un grand récit de mythomanie

  • Chloé Blanckaert
  • 2024-07-12

[CRITIQUE] Une jeune mythomane de 18 ans décide de faire croire à un inconnu amnésique qu’elle est sa compagne. Pour son premier long métrage, la réalisatrice norvégienne Johanna Pyykkö signe un film très juste sur la violence de nos sociétés contemporaines.

Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour mettre fin à votre solitude ? Pour Ebba, Norvégienne de 18 ans qui gagne sa vie en faisant des ménages, cette question se pose lorsqu’elle découvre un jeune Bulgare, inconscient et blessé à la tête, sur le port d’Oslo. Quand elle réalise qu’il est amnésique, elle lui construit une nouvelle identité et se fait passer pour sa petite amie...

Grâce à une mise en scène travaillée – parfois parasitée par l’usage de motifs inutilement explicatifs, mais toujours sauvée par une photographie lumineuse –, Mon parfait inconnu plonge dans la psyché d’une mythomane, merveilleusement incarnée par la comédienne Camilla Godø Krohn.

La caméra de la réalisatrice observe sans aucun jugement son énigmatique héroïne, aussi vulnérable que dangereuse, alors qu’elle déroule son plan jusqu’à la cassure inévitable, orchestrée dans une séquence de grande tension particulièrement réussie. Exposant les différentes dynamiques qui parcourent la relation de ces deux marginaux, Johanna Pyykkö livre un constat sans appel sur la violence de la société qui conduit Ebba, presque malgré elle, souffrant de son statut social, à récupérer un peu de pouvoir en accaparant le destin d’un autre.

Mon parfait inconnu de Johanna Pyykkö, Pyramide (1 h 47), sortie le 24 juillet

Image : © Pyramide Distribution

Inscrivez-vous à la newsletter

Votre email est uniquement utilisé pour vous adresser les newsletters de mk2. Vous pouvez vous y désinscrire à tout moment via le lien prévu à cet effet intégré à chaque newsletter. Informations légales

Retrouvez-nous sur