Jeune provincial issu d’un milieu modeste, Léo (Anthony Bajon) vient de terminer ses classes à l’armée et, pour sa première affectation, participe à l’opération Sentinelle (qui vise à lutter contre le terrorisme en complément du plan Vigipirate) à Paris. En compagnie notamment d’Hicham (Karim Leklou) et de Yasmine (Leïla Bekhti), il passe ses journées à arpenter la capitale à la recherche d’une éventuelle menace et va peu à peu développer un lourd sentiment de paranoïa…
Frappé par le changement visuel opéré depuis 2015 dans les rues parisiennes, Giovanni Aloi explore la situation paradoxale de militaires souhaitant agir pour la France, mais s’avérant la plupart du temps désœuvrés, voire observés avec dédain par les habitants d’une ville dont ils se sentent exclus. Le cinéaste réussit ainsi plusieurs séquences de déambulation dans lesquelles le montage exprime parfaitement ces sensations de malaise. Le film tente aussi d’entrer dans l’intimité des soldats, mais c’est davantage par sa retranscription d’une atmosphère de chaos social (marquée par des manifestations dans l’espace public) que ce premier long métrage convainc, autant que par sa façon de pointer les limites d’une politique ultra-sécuritaire.
La Troisième Guerre de Giovanni Aloi, Capricci Films (1 h 30), sortie le 22 septembre
Image : Copyright Capricci Films