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« La Plus précieuses des marchandises » de Michel Hazanavicius : un conte qui cherche la lumière au cœur du pire
- Perrine Quennesson
- 2024-11-18
[CRITIQUE] Michel Hazanavicius se tourne vers le cinéma d’animation pour adap-ter le conte de Jean-Claude Grumberg et nous plonge, avec un sens certain de l’expérimentation, dans les tréfonds de l’âme humaine.
« Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. » C’est avec ces mots, comme tout droit sortis d’un conte de Charles Perrault et prononcés par la belle voix de Jean-Louis Trintignant – qui résonne pour la dernière fois, l’acteur ayant disparu en 2022 – que s’ouvre La Plus Précieuse des marchandises. Adapté de l’œuvre de Jean-Claude Grumberg parue en 2019, le film de Michel Hazanavicius (Le Redoutable, Coupez !) suit un couple de gens modestes au cœur d’un hiver glacé qui récupère un bébé jeté d’un train de la mort. Un miracle pour la femme qui aspire à la maternité ; une bouche de plus à nourrir pour l’homme bourru. Surtout que cet enfant serait un « sans-cœur » – un bébé juif.
Michel Hazanavicius : « Être la meilleure version de nous-même, c’est une affaire de choix »
Lire la critiqueAu départ métaphore d’une haine injustifiable et aveugle, La Plus Précieuse des marchandises creuse tout au long du récit la cruauté humaine pour y chercher ce qui subsiste de lumière. C’est lorsqu’il atteint le point le plus sombre de l’humanité, les camps de concentration, qu’il se fait le plus expérimental, allant chercher visuellement du côté de la Nouvelle Objectivité d’Otto Dix et de l’Expressionnisme d’Edvard Munch. Magnifié par les voix rugueuses et tendres de Grégory Gadebois, Dominique Blanc et Denis Podalydès, ce premier essai d’animation de Hazanavicius se révèle plus que réussi.
La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, sortie le 20 novembre, StudioCanal (1 h 21)