Qu’est-il vraiment arrivé à Lilia, spécialiste en reconnaissance aérienne reconnue parmi les troupes ukrainiennes dans le Donbass, durant sa séquestration par les forces séparatistes ? De retour à Kyiv auprès de sa famille, la pilote de drone apparaît complètement déphasée, en décalage avec ce qui l’entoure. Tandis que les médias mettent en scène sa libération comme un triomphe national, des flashs ressurgissent sous la forme d’artefacts numériques, dans lesquels on discerne toute l’horreur qu’elle a pu endurer pendant ces quelques mois passés en captivité…
Maksym Nakonechnyi : « On voulait interroger la tristesse, la colère, le désarroi des vétérans »
Avec ce premier long métrage fougueux et abrasif, Maksym Nakonechnyi ne prend pas de gants pour évoquer, frontalement, les problèmes qui accompagnent la vie après le front : incapacité à s’exprimer, déni, isolement, voire dérives ultraviolentes (parfois carrément fascistes). Dans Butterfly Vision, la chronique psychologique se conjugue ainsi au film de guerre (tendance Outrages ou Redacted) dans les plis d’un montage heurté où interviennent, à intervalle régulier, des visions aériennes et apocalyptiques qui laissent entendre que, pour les vétérans, et plus particulièrement pour Lilia, la guerre ne s’arrête pas lorsque le bruit des balles se fait plus lointain.
Butterfly Vision de Maksym Nakonechnyi, Nour Films (1 h 47), sortie le 12 octobre
Image (c) Nour Films