
Exit les boums et les slows où l’on dansait sur un air de Marc Lavoine, les rencontres impromptues et la romance du premier soir. La fête est finie. Place à la nostalgie du sentiment amoureux, étincelant, qui côtoie le quotidien de la vie de couple, sujet central de ce documentaire tendre et frontal signé Laurent Metterie (Les Petits Mâles, Les Mâles du Siècle). Un quotidien rythmé par les concessions, les arrangements et les désaccords : des thématiques abordées par les quinze couples interrogés, aux profils très variés – hétéros, gays, polyamoureux, personnes racisées, jeunes ou d’âges murs – dont le cinéaste brosse un portrait à la fois social et intime.
Tranquillement installés dans leurs canapés, les couples répondent ainsi, chacun leur tour, aux questions, parfois triviales, posées par le réalisateur. « Est-ce que votre conjoint ou conjointe est un bon coup ? ». Certains n’osent pas répondre, d’autres trouvent la question amusante ou dépassée. S’en suivent des interrogations plus sérieuses centrées sur les fantasmes, l’adultère, les violences sexistes et la charge mentale. Un moment propice aux confidences, vecteurs d’affrontements, de rires et de chamailleries, des réactions qui tendent à décortiquer les dynamiques internes de fonctionnement du couple moderne. Désir, jalousie, incommunicabilité : autant de sujet que le film embrasse, faisant dans le même temps – et involontairement -, la part belle aux femmes, protagonistes loquaces et toujours perspicaces de ce docu réjouissant.
Grâce à une mise en scène sobre, faite d’une succession de plans fixes, et en élucidant les questions trop générales liés à l’âge ou à la profession, Laurent Metterie parvient à rassembler des amoureux que tout oppose. En ressort un témoignage riche et précieux, documentant l’évolution des mentalités et des rôles au sein du foyer, et plus simplement de l’amour qui s’épanouit et se transforme au grès des épreuves et au fil du temps.
La Fin des slows de Laurent Metterie, 1h21, sortie le 16 avril