
À l’ombre de l’impressionnante et brumeuse cordillère des Andes, Federico Luis filme, en plans serrés, un groupe d’adolescents à la recherche de réseau mobile, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. On s’infiltre peu à peu dans cette bande, à l’instar de Simón, incarné par le stupéfiant Lorenzo Ferro, remarqué dans L’Ange de Luis Ortega (2019).
Âgé de 21 ans, il se présente comme aide-déménageur, dit ne pas savoir cuisiner ni nettoyer une salle de bains, mais sait faire un lit. Derrière ces caractéristiques étranges et cette prétendue ingénuité, Simón cache bien son jeu. Il n’a pas de certificat d’invalidité, contrairement à ses nouveaux amis, dont l’intrépide Pehuén avec qui il fait les quatre cents coups, et fuit tant que possible un foyer familial oppressif.
Simón de la montaña, comme son titre l’indique, construit son mythe autour d’un personnage énigmatique. Les motivations de son héros sont-elles perverses, pétries d’opportunisme et de voyeurisme ? Au fil de ce film à l’esthétique âpre, porté par un casting majoritairement composé d’acteurs réellement en situation de handicap, on discerne peu à peu le désir de liberté de Simón, qui souhaite s’éloigner de sa famille biologique au profit d’une autre, qu’il a, cette fois-ci, choisie.
Simón de la montaña de Federico Luis, sortie le 23 avril, Arizona (1 h 38)