
Durant la campagne pour l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen déclarait qu’elle s’installerait avec ses chats à l’Élysée si elle devenait présidente de la République.
Les metteurs en scène Jonathan Drillet et Marlène Saldana, connus pour leur patte extravagante et politique, ont pris au mot la femme politique d’extrême droite en inventant une dystopie burlesque, Les Chats (ou ceux qui frappent et ceux qui sont frappés), dans laquelle les félins de l’ex-patronne du RN chantent et dansent dans ce fameux hôtel particulier.
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Sur un grand tapis coloré conçu par le plasticien Théo Mercier, où des formes abstraites figurent une tête de chat géante, dix interprètes se déplacent à quatre pattes.
Ces chats, en minijupes, collants colorés ou justaucorps-string, enchaînent les numéros de chant et de danse, en invoquant de célèbres comédies musicales, à l’instar de Cats, A Chorus Line ou Les Misérables. Ils dissertent, discutent, débattent de l’état du monde et commentent le journal télévisé en convoquant des auteurs contemporains comme la philosophe Donna Haraway ou l’écrivain Alain Damasio.
Entre fable animalière et satire politique, Les Chats… fait cohabiter une diversité d’opinions politiques, du climatoscepticisme à l’anticapitalisme, offrant un miroir de notre société. Serait-ce une catharsis des angoisses de notre époque ? ou une mise en garde en vue de l’élection présidentielle de 2027 ?
Grâce à un humour grinçant et parfois outrancier, ces chats, aussi attachants que ridicules, distillent une atmosphère flottante, dérangeante, qui fait écho à l’incertitude et au flou dans lesquels nous avançons.
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de Jonathan Drillet et Marlène Saldana, à la MC93 (Bobigny), du 10 au 12 avril ◆◆◆