Davantage portée par la fièvre du football que par une cinéphilie débordante, Lili Cazals découvre par hasard la CinéFabrique, école lyonnaise prônant « l’esprit de groupe et la possibilité de faire un film sans parcours réalisation », et délaisse sa licence de com juste avant la pandémie.
Originaire de Leucate, village portuaire d’Occitanie aussi tranquille en hiver qu’assailli de touristes en été, elle y implante bientôt ses histoires, aux côtés de camarades réunis au sein du collectif J’ai grandi ici. Fille, son film de fin d’études sacré Meilleur premier film à Côté court l’an dernier (et disponible sur Arte jusqu’au 4 juin 2025), suit deux ados férues de foot dans leur rapport ambivalent à la féminité, en un geste au regard clair, dépouillé d’artifices. « Je ne réfléchis pas tant à ma façon de filmer les corps, car je n’y vois pas d’ambiguïté, les scènes intimes ont toutes une raison d’être. »
Dans un même geste, Lili Cazals adapte ensuite Les Talons de ma mère, inspiré de la pièce Gloria Gloria du dramaturge Marcos Caramés-Blanco. Le temps d’un après-midi au centre commercial, la petite José (extraordinaire Lison Merlier) subit les lubies de sa mère qui veut l’habiller en « jeune fille ». « J’espère parler à un public qui dépasse celui des festivals, avec des questions qui me parcourent. »
Un souhait que porte aussi l’intrigant projet de premier long de cette Marseillaise d’adoption, « l’histoire de deux jeunes femmes dont la relation navigue entre désir et fraternité et qui, à l’été de leurs 20 ans, font face aux premières responsabilités de l’âge adulte ».
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