« When The Light Breaks » de Rúnar Rúnarsson : un sublime film de deuil

[CRITIQUE] Un étudiant meurt dans un accident, laissant son amante et sa petite amie, qu’il s’apprêtait à quitter, face à un deuil contrarié. When the Light Breaks étire avec soin les situations pour mieux illuminer les blessures qui s’y cachent.


When The Light Breaks
© Jour2fête

Sur un rivage islandais, Didi promet à Una, étudiante en école d’art, qu’il va annoncer à sa compagne sa décision de rompre. Le lendemain, il meurt sur la route lors d’une explosion accidentelle à l’intérieur d’un tunnel. Una doit alors faire son deuil en silence tandis que la petite amie de Didi, après avoir appris la triste nouvelle, la rejoint avec des amis en amont des funérailles…

Plus lumineux qu’il n’y paraît de prime abord, When the Light Breaks de Rúnar Rúnarsson tire d’un récit tragique de deuil une mise en scène feutrée et assez subtile, surtout dans sa manière de figurer ce qui déchire ce groupe de jeunes sur une île où, en été, le soleil ne se couche pratiquement jamais. Par le recours au plan long, Rúnarsson fait apparaître dans le creux de ses scènes une série de petites fêlures qui viennent peu à peu briser les personnages autant que les séquences, en apparence assez rigides, auxquelles ils prennent part.

Tout en variant chaque fois les situations, le film enchaîne ainsi les déchirures jusqu’à épouser la dynamique inverse, lorsque les deux femmes endeuillées se rendent compte qu’elles ont partagé ce qu’il y a de plus précieux au monde : les derniers sentiments d’un être solaire, juste avant que la lumière ne s’éteigne.

When The Light Breaks de Rúnar Rúnarsson, Jour2fête (1h22), sortie le 19 février