« Prima La Vita » de Francesca Comencini

[CRITIQUE] Sublimant, sous forme de conte initiatique, les souvenirs de sa jeunesse auprès de son illustre père cinéaste, Luigi, Francesca Comencini renoue, entre émerveillement et noirceur, avec la splendeur sentimentale du cinéma italien.


"Prima La Vita" de Francesca Comencini (c) Pyramide Distribution
"Prima La Vita" de Francesca Comencini (c) Pyramide Distribution

Réalisatrice éclectique de plus d’une dizaine de films et fille du légendaire cinéaste Luigi Comencini (L’Incompris, Les Aventures de Pinocchio), Francesca Comencini raconte à la manière d’une fable magique son enfance auprès de ce père charismatique qui l’a initiée à l’enchantement artistique. Mais, quand la petite fille devient jeune femme, les rapports avec la figure paternelle se tendent et le conflit générationnel va se muer, sur fond de troubles politiques italiens des années 1970 et 1980, en réflexion sur le sentiment d’échec et le profond désir de compréhension mutuelle…

À partir d’un canevas autobiographique, qui la montre par exemple s’aventurant du haut de ses 10 ans sur le tournage de Pinocchio, Francesca Comencini réussit une bouleversante parabole aux ellipses tranchantes (on ne verra jamais la mère ni les sœurs de la cinéaste, qui ont pourtant bien existé) où chaque séquence se fait l’expression d’une mémoire ayant retenu les moments les plus décisifs de cette relation père-fille. Magnifié par un lumineux casting (Fabrizio Gifuni dans le rôle du regretté Luigi Comencini, Romana Maggiora Vergano dans celui de sa fille adulte), Prima la vita délivre une célébration gracieuse et inspirante de la puissance accompagnatrice du septième art.

Prima La Vita de Francesca Comencini, sortie le 12 février, Pyramide (1 h 50)