Mise en lumière par Sarah Spellins dans un article du Vogue US de mai 2023, l’expression method dressing a été inventée par le journaliste André Wheeler, collègue de Spellings, qui lui souffle l’idée alors qu’elle rédige un article sur la synergie récente des looks de stars sur les tapis rouges avec ceux de leurs personnages à l’écran.
C’est la naissance de cette nouvelle tendance qui emprunte son sens et sa formulation à la technique du method acting, inventé par le russe Constantin Stanislavski. Aussi nommé Système Stavinslaski, ce procédé, qui consiste à travailler son rôle à partir de la mémoire affective et du ressenti physique, sera repris et popularisé par le célèbre créateur de l’école Actors Studio, Lee Strasberg.
METHOD ACTING OU METHOD DRESSING ?
Certains comédiens qui pratiquent méthode de l’Actors Studio, tels que Daniel Day Lewis ou Jared Leto, adoptent même le style de vie et les comportements de leur personnage en dehors des plateaux, pour mieux s’imprégner et retranscrire leurs vécus.
Une spécificité qui a fait la renommée de cette technique et a suscité des controverses autour de la santé mentale des acteurs, qui se mettent parfois psychologiquement en danger par cette immersion dans la psyché de leurs personnages.
Moins dangereux, le method dressing, lui, s’en tient à la mode (il consiste simplement à prendre l’apparence de son personnage lors de la promotion du film). Apparue sur les red carpets aux alentours de 2018, comme le note Spellings dans son article, elle a notamment été utilisée lors de la tournée promotionnelle du thriller L’Ombre d’Emily de Paul Feig, durant laquelle l’actrice Blake Lively s’est inspirée de son personnage de « boss lady » pour composer certains de ses looks ultra-chic.
Et si on remarque quelques initiatives de method dressing par le passé, comme avec Gena Davis et sa robe balle de baseball pour la série sur la ligue de féminine de baseball américain Une équipe hors du commun (1992), la première actrice avoir pleinement embrassé cette nouvelle méthode est l’actrice Halle Bailey pour la promotion de La Petite Sirène en 2023. Choisie pour incarner Ariel dans le live action de Disney, la comédienne a fait parler d’elle en déployant sur les tapis rouges (ou plutôt bleus) une garde-robe opulente dite « mermaidcore », tout droit sortie du royaume d’Atlantica.
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Une promo réussie pour Disney, et une idée dont les autres studios s’emparent très vite pour transformer les tournées promo en véritable fashion week à thème. Mais aussi une véritable aubaine pour les stylistes et les designers qui, d’archives iconiques en nouvelles pièces de haute-voltige technique, se démènent pour habiller les stars et mettre en avant les marques de luxe en demande constante de nouvelles égéries.
DES ÉGÉRIES DE TAILLE
De Margot Robbie à Jenna Ortega, en passant par Blake Lively ou Anya Taylor Joy, toutes les actrices d’Hollywood ont ainsi pris le pli et s’affrontent désormais à coup de looks toujours plus spectaculaires, variations fascinantes autour de leurs doubles fictionnels.
Professionnelle en la matière, l’actrice Zendaya a étonné les fans de mode (mais aussi de cinéma) lors de la promotion des films Dune, réalisés par Denis Villeneuve. Notamment au moment de la sortie du deuxième volet en février 2024, grâce à une pièce d’archive iconique du créateur Thierry Mugler : une combinaison en métal qui n’avait jamais été vue portée depuis le défilé de 1990.
Épaulée dans ses choix par son styliste et ami de toujours, Law Roach, la petite protégée d’Hollywood a fait du method dressing une réelle force d’attraction, popularisant une nouvelle façon, safe et ludique, de prolonger la vie d’un film en dehors de lui même, et d’alimenter, l’air de rien, notre fascination pour la frontière trouble entre personnes et personnages.
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