Zbeida Belhajamor croit aux signes, au destin, à ce qui doit arriver, ou pas. Émane d’elle une passion contagieuse mêlée d’une maturité qui lui permet d’envisager son métier avec une certaine sagesse. C’est en observant sa mère, actrice amatrice, jouer que cette enfant pourtant timide se jette à l’eau.
Ressentir des choses, c’est les vivre : « Quand tu captes le moment de grâce, il n’y a rien de plus beau, de plus divin », explique cette fan de Krzysztof Kieślowski, qui rêve de tourner avec Monia Chokri et idolâtre Cate Blanchett. En Tunisie, ado, elle joue dans un court (Noces d’épines de Mirvet Médini Kammoun), étudie le design, avant de croiser la route de Leyla Bouzid. Rencontre décisive.
Après Une histoire d’amour et de désir, passé par la Semaine de la critique à Cannes, Zbeida Belhajamor s’installe à Paris : « C’était une aventure, de quitter son pays, mais j’ai la foi. »
En 2024, elle était à l’Odéon dans Les Paravents de Jean Genet, mis en scène par Arthur Nauzyciel, et chez Thierry Klifa dans Les Rois de la piste. On la verra bientôt dans L’Enfant bélier de Marta Bergman et dans Tout casser de Célia Mebroukine, un court métrage sur des militantes queer décidées à se faire justice. Le nom de son personnage ? Farah, comme celui qui l’a vue naître au cinéma. Encore un signe.