3 films qui vous ont fait aimer le cinéma ?
Une femme sous influence de John Cassavetes [1976, ndlr]. Gena Rowlands est incroyable dans ce film [elle y incarne une femme qui cherche à se libérer des injonctions qui l’étouffent, ndlr]. Tellement libre et vibrante.
Une autre performance qui m’a donné envie d’être actrice, c’est celle de Jessica Lange dans Frances de Graeme Clifford [1983, ndlr]. C’est un personnage vraiment en avance sur son temps [Jessica Lange y incarne une actrice américaine des années 1930 qui lutte contre les attentes de Hollywood, ndlr]. Et L’Aurore de Friedrich Wilhelm Murnau [1928, ndlr]. Janet Gaynor est si lumineuse.
Décrivez-vous en 3 personnages de fiction.
C’est amusant, en réfléchissant à la question précédente, je me disais que je retrouvais des aspects de ma personnalité dans chacun de ces rôles. Je peux vous donner des exemples de chansons, plutôt ? Un morceau de Violent Femmes, « Blister in the Sun » (1983), et surtout la phrase « Let me go on » [« Laissez-moi continuer », en français, ndlr], me font penser à mon adolescence. Ce côté un peu rebelle mais avec une certaine innocence.
« Cosmic Dancer » de T. Rex [1971, ndlr], qui me fait penser aux personnes que j’aime et à la manière dont j’ai envie de vivre ma vie. J’ai envie de danser face aux épreuves de la vie. Et un morceau d’Erik Satie, dont j’ai oublié le titre.
3 rôles que vous auriez aimé jouer ?
Martha dans Qui a peur de Virginia Woolf ? [réalisé par Mike Nichols en 1967, ndlr]. Mais l’interprétation d’Elizabeth Taylor est déjà parfaite. Il faudrait plutôt trouver une performance bien écrite, mais mal interprétée… Et je n’ai pas envie d’infliger ça à quelqu’un. En revanche, j’adorerais tenir un rôle dans un film d’époque ou de fantasy, pour explorer un univers très éloigné du nôtre.
3 amitiés féminines que vous adorez à l’écran ?
Le duo comique Lucy et Ethel dans la série I Love Lucy [de 1951 à 1957, ndlr]. Les autres exemples que j’ai en tête tombent dans le cliché du rôle principal et de la meilleure amie reléguée au second plan, uniquement là pour la soutenir. Il n’y a pas assez d’amitiés féminines avec une entraide mutuelle représentées à l’écran.
« David Lynch nous dirigeait presque à la manière d’un somnambule »
3 anecdotes de votre tournage avec David Lynch ?
David Lynch a l’habitude d’écouter de la musique quand il dirige ses acteurs. Sur Lost Highway, lors d’une scène de discussion entre mon personnage, Renee, et son mari, Fred, il nous dirigeait presque à la manière d’un somnambule. En nous demandant de prendre notre temps, de faire de longues pauses… Ça donne une intensité très étrange à cette scène.
Il avait aussi engagé Dennis Woodruff, un acteur qui se baladait dans tout Hollywood en collant des affiches sur les voitures déclarant qu’il voulait devenir une star. C’était une véritable diva sur le plateau, mais c’était plutôt amusant. Travailler avec David Lynch, c’est merveilleux. On me parle beaucoup de lui en ce moment, il faudra que j’aille lui rendre visite à mon retour aux États-Unis.
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