À voir sur mk2 Curiosity :  « Mano a Mano », numéro de voltige et d’amour de Louise Courvoisier

Premier Prix de la Cinéfondation à Cannes en 2019, cette plongée dans l’univers précaire et beau d’un couple d’acrobates ambulants, dont l’amour se délite, fait parler des corps magnifiques. Un film réalisé par Louise Courvoisier, dont le premier long, le génial « Vingt Dieux », sort au ciné.


Mano a Mano
Mano a Mano (c) Louise Courvoisier

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Louise Courvoisier nous emporte dans l’univers des artistes ambulants. Elle n’adopte pas le regard émerveillé du spectateur, mais celui concentré de l’acrobate. Le scénario est écrit spécialement pour un véritable duo de gymnastes, qui crève l’écran : Luca Bernini et Abigail Neuberger. Lui, grand et statique, et elle, petite et virevoltante.

Si leurs figures sont virtuoses, ce n’est pas ce qui intéresse la jeune cinéaste. Elle montre, sans grandiloquence, un travail fondé sur l’observation mutuelle. Le langage de ce couple ne passe pas par les mots, mais par les corps. Tout commence par une figure manquée – le couple se fissure, s’éloigne. Pour retrouver sa complicité, il devra à nouveau s’échauffer et s’entraîner.

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Avec beaucoup de grâce, Louise Courvoisier montre la beauté, mais aussi la précarité de ce mode de vie marginal. Elle en saisit parfaitement les différentes ambiances : l’effervescence des coulisses, la tension de la scène, et la fraîcheur d’un jogging matinal dans les montagnes, sublimées par le format très large. Durant son adolescence dans le Jura, la cinéaste avait elle-même embarqué dans une calèche avec ses frères et sa sœur, pour donner un spectacle de cirque dans les villages alentour. La musique de Mano a Mano (en français : “main à main”, une technique d’acrobatie), pleine de percussions sourdes et fascinantes, est composée par le frère de la cinéaste, circassien.

Mano a Mano reçoit le Premier Prix de la Cinéfondation à Cannes, parmi deux mille courts métrages. Six ans plus tard, Louise Courvoisier revient brillamment sur la Croisette avec son long métrage Vingt Dieux, récompensé du Prix de la Jeunesse.

Au programme également :

On vous offre également un saisissant thriller venu du froid, dans la plus pure tradition des “Scandi Noirs”. Easy Money (2010), de Daniel Espinosa, plonge un étudiant ambitieux mais fauché dans les rues d’un Stockholm rongé par le trafic de stup et le zèle de la mafia yougoslave. Avec Ailleurs, partout (2021), de Isabelle Ingold et Vivianne Perelmuter, préparez-vous à vivre gratuitement une incroyable expérience cinématographique sur l’indicible : l’histoire vraie de Shahin, qui fuit son pays, racontée uniquement par des images de vidéosurveillance. Et pour la sortie au ciné du documentaire événement Il était une fois Michel Legrand, sur l’un des plus grands arrangeurs et jazzman de tous les temps,on vous fait découvrir ce chef-d’œuvre mystère dont il a composé la musique. L’un des rares films où il apparaît également à l’écran.