La saison des récompenses, avec son lot de discours et de triomphes, est officiellement ouverte. Pour commencer les festivités, c’est le prestigieux prix Louis Delluc, aussi surnommé « Goncourt du cinéma », qui dévoile aujourd’hui ses treize films nommés pour la compétition 2019.
Qui succédera à la chronique écorchée de Christophe Honoré, Plaire, aimer et courir vite (lauréat du meilleur film), au conte queer de Bertrand Mandico, Les Garçons sauvages, et au thriller domestique Jusqu’à la garde de Xavier Legrand (ex-aequo pour le prix du meilleur premier film)? Réponse le 9 décembre prochain, en attendant honneur aux nommés.
Premier constat: le jury de cette édition présidée par Gilles Jacob (et composé de Sophie Avon, Michel Ciment, Annie Coppermann, Elisabeth Franck-Dumas, Jean-Michel Frodon, Jérôme Garcin, Serge Kaganski, Jean-Marc Lalanne, Gérard Lefort, Xavier Leherpeur, Pascal Mérigeau, Pierre Murat, Marie-Noëlle Tranchant et Alex Vicente) a misé sur des valeurs sûres et des noms déjà multi-récompensés. A défaut d’être originale, la sélection a le mérite d’être juste. Alain Cavalier y est représenté à travers son bouleversant documentaire Être vivant et le savoir, poème filmé sur la mort de son amie Emmanuelle Bernheim; Arnaud Desplechin mérite aussi sa nomination pour Roubaix, une lumière, polar à la fois social et lyrique, et on est ravi de retrouver Bruno Dumont en lice pour Jeanne, récit audacieux du procès de Jeanne d’Arc rythmé par les chansons sidérantes de Christophe.
André Téchiné et François Ozon, qui incarnent le versant plus politique de cette sélection, concourront respectivement pour L’Adieu à la nuit et Grâce à Dieu, ainsi que le lauréat de l’Ours d’or à la Berlinale Synonymes de Nadav Lapid. Plus singulier et inattendu, le film de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic L’Angle mort, variation moderne sur l’homme invisible, a réussi à se frayer une place. On a gardé le meilleur pour la fin, notre chouchou qu’on espère secrètement voir remporter la mise: le solaire et puissant récit d’apprentissage de Rebecca Zlotowski, Une Fille facile. Du côté des films en compétition pour le prix Louis-Delluc du premier film, on se réjouit de la présence d’Atlantique de Mati Diop, Grand Prix à Cannes cette année, et de Ne croyez surtout pas que je hurle, ciné-journal bouleversant de Franck Beauvais.
Image: Une Fille facile, Copyright Julian Torres/Les Films Velvet
Les films en compétition pour le prix Louis-Delluc :
Etre vivant et le savoir, Alain Cavalier
Grâce à Dieu, François Ozon
Synonymes, Nadav Lapid
Une fille facile, Rebecca Zlotowski
L’angle mort, Pierre Trividic et Patrick Mario Bernard
Roubaix, une lumière, Arnaud Desplechin
L’adieu à la nuit, André Téchiné
Jeanne, Bruno Dumont
Les films en compétition pour le prix Louis-Delluc du premier film :
Vif-argent, Stéphane Batut
Ce qu’il me reste de la révolution, Judith Davis
Ne croyez surtout pas que je hurle, Frank Beauvais
J’ai perdu mon corps, Jérémy Clapin
Atlantique, Mati Diop