« Aguirre, la colère de Dieu »: le chef-d’oeuvre halluciné de Werner Herzog est à revoir sur Arte

Vous avez jusqu’au 8 septembre pour revoir sur Arte cette descente aux enfers à la lisière de l’hyperréalisme et de l’onirique. Au XVIe siècle, une expédition espagnole part à la recherche d’un Eldorado perdu en pleine Amazonie, sous les ordres de Pedro de Ursúa ( Ruy Guerra). Alors que les marécages et les fièvres déciment


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Vous avez jusqu’au 8 septembre pour revoir sur Arte cette descente aux enfers à la lisière de l’hyperréalisme et de l’onirique.

Au XVIe siècle, une expédition espagnole part à la recherche d’un Eldorado perdu en pleine Amazonie, sous les ordres de Pedro de Ursúa ( Ruy Guerra). Alors que les marécages et les fièvres déciment lentement les troupes, le lieutenant Lope de Aguirre (Klaus Kinski) entreprend de saboter l’expédition pour découvrir seul le pays de l’or… Premier grand succès de Herzog, Aguirre, la colère de Dieu est une parabole sur la soif de pouvoir, l’histoire d’un mégalomane obsédé par l’idée de posséder la nature, et qui, se prenant pour un Dieu, sera impitoyablement vaincu par les forces de l’univers. Pour comprendre les ambitions de Werner Herzog, il faut aussi se replonger dans l’histoire de ce tournage complètement fou, éreintant, au cours duquel le réalisateur a fait vivre à son équipe des expériences-limites pour qu’elle éprouve, à l’image du personnage principal, les limites de la raison.

Tourné en six semaines à Cuzco au Pérou, et aux environs du Machu Picchu à 3 000 mètres d’altitude, le film est le résultat de longues heures de repérages, pendant lesquelles Herzog demandait à son chef-opérateur Thomas Mauch d’attendre que la brume se dissipe pour dévoiler le flanc des montagnes – ce qui donnera naissance à une scène d’ouverture magistrale et fantomatique. On raconte aussi que les techniciens attachés aux radeaux lors des séquences sur le fleuve ont failli se faire emporter par les flots… Au-delà de cette mythologie inquiétante qui entoure le film, il faut absolument le revoir pour ses plans sidérants dans la jungle moite, qui lui donne un air de rêve fiévreux hallucinant, pour les mouvements de caméra grandioses qui épousent l’ambition démesurée de Klaus Kinski en conquistador autodestructeur rongé par ses propres chimères. Si la genèse de Fitzcarraldo, autre film monstrueux de Herzog tourné en Amazonie vous fascine, on vous conseille de voir Burden of Dreams, documentaire de Les Blank dans lequel il a suivi le cinéaste dans le périple de ce tournage houleux.

Image: Copyright Madadayo Films