Tous les jours, la Cinémathèque exhume une masterclass donnée par une grande personnalité. Aujourd’hui, Brian de Palma revient sur son rapport au numérique, son goût pour les héros défaillants et ses méthodes de travail.
Que les réfractaires aux vacances et les amoureux des salles obscures pour qui l’été est synonyme d’ennui se rassurent: la Cinémathèque ferme ses portes jusqu’au 28 août mais vous pourrez emporter un peu de ce sanctuaire avec vous sur la plage grâce aux masterclass que l’institution propose de revoir en ligne sur son site. Premier temps de cette rétrospective estivale qui couvrira les meilleurs moments de la décennie passée: la conférence donnée par Brian de Palma à l’occasion de ‘l’expo autour de sa filmographie donnée en 2018. Son rapport houleux et plutôt torturé à l’industrie hollywoodienne, aux contraintes formatées qu’elle impose, la marge de liberté qu’il y a tracée grâce à des audaces stylistiques désormais bien connues (le split-screen comme arme dramaturgique, et outil ultime du suspens, le plan-séquence comme foi en la vérité des images à une époque où la télévision propose une vision mensongère de la guerre du Vietnam). On y apprend aussi que la relation conflictuelle entre Sean Penn et Michael J. Fox a rendu le tournage d’Outrages invivable, que le cinéaste s’est complètement réapproprié le roman de Stephen King pour filmer Carrie, que tous les protagonistes de ses histoires, malgré leur caractère exceptionnel et romanesque, entretiennent tous des liens psychologiques avec leur auteur, et surtout que Brian de Palma a un sens de l’humour aussi développé qu’inattendu, mais ça, on vous laisse le découvrir par vous-même.