On n’est jamais vraiment prêt pour un nouveau film de Bruno Dumont. Toujours plus radical, avant-gardiste, imaginatif dans la bizarrerie et les audaces narratives, le réalisateur reviendra cette année à Cannes avec Jeanne, suite de Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc (2017), son opus musical dédié à la Pucelle d’Orléans. Sidérant de poésie, ce premier volet était scandé par les morceaux électros de Igorr et les chorégraphies anachroniques de Philippe Decouflé. Changement d’ambiance pour ce deuxième opus, dont la bande-annonce nous laisse entrevoir une partition musicale plus romantique et sombre, portée par la voix de Christophe. Il est l’heure pour Jeanne d’expérimenter le douloureux passage à l’âge adulte: alors qu’elle vient de quitter Domrémy pour chasser les Anglais hors du royaume de France, elle va être abandonnée par l’Eglise et condamnée pour hérésie. Si tous les éléments qui avaient fait le charme du premier -le texte de Péguy et le mythe national relus grâce à l’élocution moderne d’acteurs amateurs, l’esthétique à la fois burlesque et mystique- semblent reconduits, une gravité nouvelle a l’air de s’être imprimée sur le visage de l’actrice (Lise Leplat Prudhomme), femme-enfant dont les paroles résonnent universellement. Le film sera présenté en avant-première dans la section Un Certain Regard à Cannes et n’a pas encore de date de sortie française.
JEANNE : une b.a. gracieuse pour le film de Bruno Dumont présenté à Cannes
On n’est jamais vraiment prêt pour un nouveau film de Bruno Dumont. Toujours plus radical, avant-gardiste, imaginatif dans la bizarrerie et les audaces narratives, le réalisateur reviendra cette année à Cannes avec Jeanne, suite de Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc (2017), son opus musical dédié à la Pucelle d’Orléans. Sidérant de poésie, ce premier volet était