C’est quoi, le Marché du film ?

Cannes, ce sont d’abord des marches recouvertes d’un tapis rouge flamboyant que l’on passe en boucle à la télévision et dans les journaux. Stars et chanceux qui ont pu se procurer une place s’y bousculent pour avoir leurs quinze secondes de célébrité sous le crépitement des flashs et découvrir les films qui alimenteront la discussion


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Cannes, ce sont d’abord des marches recouvertes d’un tapis rouge flamboyant que l’on passe en boucle à la télévision et dans les journaux. Stars et chanceux qui ont pu se procurer une place s’y bousculent pour avoir leurs quinze secondes de célébrité sous le crépitement des flashs et découvrir les films qui alimenteront la discussion du lendemain. Mais ceci n’est que la fraction émergée de l’iceberg cannois. Car, si la Palme d’or peut peser dans le parcours d’un long métrage, la véritable partie se joue sous et autour des marches.

À l’instar de celui de Rungis pour les produits agricoles, Cannes est le plus grand marché du film au monde. Fondé en 1959, il réunit aujourd’hui quelque 12 000 accrédités, issus de 118 pays, allant du distributeur au producteur en passant par le vendeur international ou encore le programmateur de festivals. Ainsi, quand Netflix annonce qu’il retire ses films de la sélection cannoise pour cause de « différends irréconciliables » – comme le veut la formule consacrée – avec Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, il garde son droit de visite au Marché. En effet, avec quelque 1 400 projections organisées et 4 000 films ou projets proposés, cet événement est un incontournable de l’année pour trouver des partenaires pour un futur long métrage, découvrir de nouveaux talents, faire ses emplettes et éventuellement s’emparer du prochain succès du box-office. Netflix peut d’ailleurs en témoigner, c’est là-bas qu’il a, notamment, mis la main sur Divines, repéré bien avant que le film de Houda Benyamina n’obtienne sa Caméra d’or.

Mais c’est le buzz critique et ce prix qui ont convaincu le géant de la S.V.o.D. de sortir le carnet de chèques pour l’acquérir et le diffuser dans le monde entier. Festival et Marché fonctionnent ainsi en symbiose. Dans le sous-sol du Palais des festivals, les différents stands des sociétés semblent rejouer la criée du matin sur le port. Cependant, les mains se serrent et les contrats se signent plutôt à l’extérieur, autour d’un verre dans une villa, un appartement ou sur la terrasse d’un café de la Croisette. Car, à Cannes, si le spectacle est sur les marches, le reste de la ville fait office de coulisses.