« Sorry to Bother You »

Un vendeur en télémarketing voit sa carrière décoller du jour au lendemain, et découvre les affres du pouvoir. Cruel et drolatique. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour nous élever sur l’échelle sociale? Le rappeur Boots Riley pose la question dans sa première réalisation, une comédie ultra rythmée et profondément anticapitaliste. Quand un télémarketeur noir découvre


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Un vendeur en télémarketing voit sa carrière décoller du jour au lendemain, et découvre les affres du pouvoir. Cruel et drolatique.

Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour nous élever sur l’échelle sociale? Le rappeur Boots Riley pose la question dans sa première réalisation, une comédie ultra rythmée et profondément anticapitaliste. Quand un télémarketeur noir découvre qu’en utilisant une « voix de Blanc » – doublée par le comédien David Cross – il peut décupler ses ventes, il devient la coqueluche de ses boss (dont le plus fou est joué par un Armie Hammer exalté), accède aux étages supérieurs de son entreprise, là où l’argent coule à flots, et se coupe de ses proches (Tessa Thompson, Steven Yeun). Dans la lignée de Get Out – l’excellent Lakeith Stanfield, vu dans le film de Jordan Peele, tient ici le rôle principal –, Sorry to Bother You prend aussi la question du racisme pour toile de fond. Boots Riley, à coup de bricolages formels à la Gondry et de vannes bien senties sur les cultures blanches et afro-américaines, ne raille pas seulement la cupidité des puissants, mais dézingue aussi l’instinct de Rastignac qui sévit en chacun de nous – qui sommes prêts à nous arranger avec nos principes pour quelques billets de plus.

Sorry to Bother You, de Boots Riley, Universal Pictures (1h51). Sortie le 30 janvier