Dès l’ouverture du film, on embarque dans un périple nébuleux : sans préambule ni contextualisation, on se retrouve au beau milieu des terres sauvages du Kirghizistan, pays montagneux d’Asie centrale. C’est le chemin de traverse choisi par la douce Sibylle (émouvante Virginie Efira), une mère qui, séparée depuis longtemps du père de son enfant, utilise ces vacances tout sauf relaxantes pour renouer des liens avec son fils, Samuel (intense Kacey Mottet-Klein), un adolescent colérique qu’elle n’a que très peu vu depuis qu’elle a refait sa vie. Juchés sur leurs chevaux, mère et fils avancent, entrent en conflit et développent aussi une complicité qui transparaît rarement, mais limpidement, à l’écran. Joachim Lafosse les accompagne avec tact, ménageant aussi bien les instants de solitude – un très beau plan filmé en contre-plongée montre Samuel en haut d’un roc, dansant sur une musique techno écoutée sur son iPod – que des moments de tension secs, abrasifs, qui contiennent toute la rancœur et les regrets des protagonistes. À travers une économie de dialogues maîtrisée, les mots, toujours pesés et jamais innocents, rendent plus saillante la complexité de cette relation qui, sous nos yeux, renaît.
https://www.youtube.com/watch?v=q1NdRUUHvGg
: de Joachim Lafosse
Le Pacte (1 h 24)
Sortie le 23 janvier